Boîte à outils FILECO
Boîte à outils pour l'accompagnateur de projets de filières alimentaires de territoires
Description :
Avertissement : Nous avons inséré dans notre fiche plusieurs compléments d'informations sur notre projet, suite au précédent appel. Vous les identifierez aisément en italique dans le texte.
La crise du covid-19 a rappelé l’urgence d’aller plus loin dans la transition de nos systèmes alimentaires pour plus de résilience et d’autonomie. Parmi les leviers, la reterritorialisation des filières se révèle un enjeu fort pour redonner une dimension humaine à notre alimentation en réinventant de nouveaux modèles de production et de coopération. De tels processus complexes engagent les parties prenantes amont-aval dans des démarches au long court et requièrent une expertise spécifique de la part des agents qui les accompagnent. Or, il n’existe pas de boîte à outils ni de plateforme multi-réseaux qui permette aisément aux agents de tirer parti des enseignements d’autres territoires ou aux initiatives de tisser des alliances pour une transition à plus large échelle. FILIÈRES EN COMMUNS propose de rassembler une communauté d’acteurs dans la co-conception de méthodes, outils open source pour la relocalisation des filières, et d’un espace de documentation et d’apprentissage collectif.
Compléments pour l'appel du 5 novembre 2021 (passage ci-dessous en italique) :
Un esprit « communs » : Dans un processus de reterritorialisation de filière alimentaire, les questionnements des acteurs de terrain sont nombreux (construire une action collective de territoire, monter en compétences individuellement et collectivement, concevoir un modèle économique viable et répartir équitablement la valeur entre acteurs, lever les verrous technologiques à la transformation des produits, réduire leur impact sur l’environnement, gérer la logistique amont, aval et inverse, renforcer les liens avec les consommateurs). Les connaissances aussi sont nombreuses, mais elles sont souvent dispersées sous des formes variées (articles scientifiques, rapports de stages, articles de presse, fiches techniques, vidéos, etc.) ou non formalisées (ancrées dans la mémoire des gens). Notre projet est animé par la volonté de rendre accessibles largement ces savoirs pour que les organisations qui les mobilisent (et à partir de là, créent d’autres savoirs), puissent survivre au temps et aux mouvements des personnes, et ainsi irriguer d’autres initiatives. In fine, nous souhaitons outiller les dynamiques collectives émergentes ou en développement dans les territoires dans leur transition vers plus d'autonomie et de résilience aux aléas.
D’un point de vue méthodologique, nous nous attachons à organiser des communautés de contribution (chercheurs, experts, praticiens, accompagnateurs) que nous sollicitons pour mettre en commun les savoirs formels et non formels existants, et identifier les questionnements de terrain. Nous les mobilisons ensuite pour façonner de nouvelles connaissances centrées sur les besoins des usagers et des professionnels (donc plus facilement appropriables), sous forme d’outils open source qui seront ensuite testés en 2022 sur 8 cas de filières de proximité en productions végétales ou animales en France (cf. infra) et dont les usages seront ensuite documentés en vue de les améliorer ou de les incrémenter.
Synthèse des étapes :
* Mobiliser des communautés de contribution
* Identifier les questionnements de terrain
* Mutualiser les savoirs formels ou non formels existants
* Façonner collectivement de nouvelles connaissances centrées sur les besoins des usagers
* Tester les outils et documenter leurs usages en vue de les améliorer ou de les incrémenter
* Mettre en place des lieux ressources et généraliser les contributions
Les livrables seront produits par défaut sous la licence Creative Commons CC-BY-SA 4.0. Nous visons une appropriation large des outils, une documentation et un partage des expériences au bénéfice d’une communauté apprenante (décentralisation des savoirs). Nous évaluerons l’impact à 2 niveaux : apports des outils créés en appui à la pratique professionnelle des accompagnateurs.trices en faveur des filières et pérennité de la dynamique d’échanges/contributions via la plateforme YesWiki.
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Trois outils opérationnels seront produits et testés par la communauté "Filières en Communs" :
- Un recueil de schémas d’organisation de filières, basés sur des exemples concrets, mentionnant les acteurs socio-économiques en jeu, le mode de gouvernance, le cadre de relations (formelles ou informelles), le mode de négociation, etc. pour donner une idée du niveau d’intégration et de coopération au sein de la filière. Ceci permettra, après mise en partage, la construction d’un langage commun et de différents schémas types adaptables à une diversité de filières agricoles et alimentaires.
- Des références technico-économiques simples sur les investissements et les postes de charges dans la structure de coûts de la structure porteuse du collectif de filière, mais aussi sur les pratiques agroécologiques mises en œuvre et sur le mode de gouvernance et d'organisation entre les acteurs mont-aval et les autres acteurs des territoires.
- Une liste de points de vigilance à connaître en amont pour amener un collectif à se poser les bonnes questions et à se projeter dans un modèle d'entrepreneuriat en collectif adapté en réponse aux besoins du territoire.
Nous tâcherons de formaliser une méthode d’appui à la conception de business models basés sur un meilleur partage de la valeur entre les différents maillons d’une filière et sur la création d’alliances stratégiques au sein de la filière et avec les autres parties prenantes d’un territoire. Chaque outil sera accompagné d’un tutoriel d’utilisation (fiche synthétique avec objectifs, caractéristiques, conditions de mise en œuvre, références, public visé) afin de faciliter sa prise en main.
Enfin, en concertation avec la communauté "Filières en Communs", nous concevrons de façon participative une plateforme web --> voir notre YesWiki, intégrant au fur et à mesure du développement du projet, les outils créées, ce qui permettra d'amorcer la dynamique de partage et de contribution (logique de communauté apprenante). Celle-ci sera co-élaborée en impliquant les accompagnateurs volontaires, et dotée d’une charte de fonctionnement co-écrite, précisant les conditions d’accès et d’exploitation des ressources. C’est par le dialogue et des projections de mise en situation que nous élaborerons le modèle de partage et de contribution, avec une règle : que tout le monde puisse être à la fois contributeur et usager (encourager les échanges entre pairs au-delà du téléchargement des outils et en complément des temps présentiels collectifs). Nous poursuivrons nos échanges avec OuiShare sur ce point pour bénéficier de retours d'expérience en matière d'économie de la contribution et d'animation de communautés de partage.
Organisations utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource : Bio63, Chambre d'agriculture du Tarn, Chambre d'agriculture haute-vienne, Commune de Miramas, FAB'LIM, FD CIVAM du Gard, FNAB, L'assemblée des noues, Ouishare, Réseau agricole des îles atlantiques (RAIA)
Contributeurs : Bio63, Camillecivam30, Chambreagritarn, Damienroussat, Dutayapaba, Juliettefab'lim, Paulappert, Vero miramas
Défi auquel répond la ressource : C- Alimentation et agriculture
Autre commun proche : CRISALIM, Data Food Consortium
Richesse recherchée : Mentorat, Cas d'usages, Financement, Conseil Expertise, Contributeur - Communauté
Compétences recherchée :
Communauté d'intérêt : Filières en Communs
Type de licence ? Creative Commons
Niveau de développement : Disponible mais non validé
Cloud / Fichiers :
Indiquer la localisation pour voir la carte
Tags : filières alimentaires, agroécologie, relocalisation
Catégories : Connaissance, Matériel
Thème : Facteurs de résilience/Agriculture
Candidat Appel à Communs :
Référent ADEME : SimonSarazin, Héloïse Calvier
Référent du commun : Damienroussat, Juliettefab'lim, Paulappert
Les 5 parties ci dessous sont à remplir obligatoirement pour analyser le commun et vous conseiller
Candidat Appel à Communs : sélectionné
Montant Aide souhaitée (en Euro) à l'Appel à Communs Sobriété et Résilience : 35000
1.Détails du Financement :
Le projet bénéficie déjà du soutien de la Fondation Carasso (45 k€) et de la Fondation Léa Nature (5 k€). Il mobilise comme acteurs du projet : FAB'LIM, Assemblée des Noues, les 8 structures du collectif Filières en Communs et une ingénieure INRAE dans la fonction de tiers-veilleur. Aujourd'hui, il nous manque les fonds demandés à l'appel à communs pour boucler le plan de financement, afin d'atteindre les objectifs de production et de mise en forme des livrables, et de lancer et animer la plateforme de partage et de contribution. Les postes de dépenses du projet, ainsi que l'usage des fonds sollicités dans le cadre de l'appel à communs sont présentés de façon détaillée dans la note complémentaire PDF que nous avons chargée dans l'item cloud/fichiers un peu plus haut dans le présent formulaire.
Nous avons prévu dans le cadre du projet, de conduire une réflexion dédiée à la conception du modèle économique de la plateforme pour voir comment faire perdurer le collectif au-delà de la temporalité des présents financements. Ceci est d'autant plus important qu'à terme, le collectif sera ouvert à tout accompagnateur de projet de reterritorialisation de filière, qui aura accès aux ressources et aux échanges sur la plateforme. Plusieurs pistes sont d'ores et déjà envisagées : financements de projets en co-développement pour approfondir les questions non traitées, développement d’une offre de formation, e-learning pour la prise en main des outils, mise en relation (annuaire des expertises) pour des demandes de services… De plus, l'animation de la plateforme pourra se poursuivre dans le cadre du RMT Alimentation locale (axe formation co-animé par FAB’LIM). Ainsi, nous approfondirons le modèle économique avec les partenaires du projet. La continuité envisagée nous permettra de disposer d’un cadre solide pour aborder les questionnements non traités ici, développer des outils plus complexes que nous n’aurions pas eu les moyens de mettre en place, enrôler de nouveaux acteurs, consolider la plateforme et la faire vivre pour développer nos réseaux et les ressources partagées.
Compléments pour l'appel du 5 novembre 2021 :
Détails sur le budget prévisionnel du projet : cliquez sur l'image
2.Détails Sobriété et/ou Résilience des Territoire :
La crise du covid-19 a rappelé l’urgence d’aller plus loin dans la transition de nos systèmes alimentaires pour plus de résilience et d’autonomie. Parmi les leviers, la reterritorialisation des filières se révèle un enjeu fort pour redonner une dimension humaine à notre alimentation en réinventant de nouveaux modèles de production et de coopération. De tels processus complexes engagent les parties prenantes amont-aval dans des démarches au long court et requièrent une expertise spécifique de la part des agents qui les accompagnent. Or, il n’existe pas de boîte à outils ni de plateforme multi-réseaux qui permette aisément aux agents de tirer parti des enseignements d’autres territoires ou aux initiatives de tisser des alliances pour une transition à plus large échelle. FILIÈRES EN COMMUNS propose de rassembler une communauté d’acteurs dans la co-conception de méthodes, outils open source pour la relocalisation des filières, et d’un espace de documentation et d’apprentissage collectif.
L’analyse des trajectoires de relocalisation de filières de transformation alimentaire que nous menons dans différents projets de recherche action avec INRAE, nous a permis d’identifier des questionnements récurrents de la part des accompagnateurs qui appuient les acteurs socio-économiques de terrain. Nous observons qu’en raison de la complexité des projets (nombreuses parties prenantes, démarches de structuration au long court, enjeux pluridimensionnels, carence de références...), ces questionnements ne sont pas aisés à lever et le turn-over des accompagnateurs dans certaines entités ne simplifie pas la transmission des savoirs et expériences. Avec l’appui du collectif "Filières en Communs", nous avons précisé les questionnements prépondérants pour la pérennité des filières, qui gagneraient à être appréhendés collectivement. Nous proposons en ce sens, d’impulser une dynamique de communauté apprenante pour transformer les expertises en biens communs et créer des boucles d’apprentissage favorables à une transition à plus large échelle.
Compléments à l'appel du 5 novembre 2021 (tableau ci-dessous) :
Précisions sur les membres de la communauté « Filières en Communs » et sur les objets/territoires d’étude : L’idée de créer la communauté apprenante « Filières en Communs » a émergé de la rencontre entre FAB’LIM et l’INRAE d’une part, qui mènent divers projets de recherche participative sur la reterritorialisation des filières et sont membres du RMT Alimentation Locale, et l’Assemblée des Noues, d’autre part, qui dispose de compétences en design, appliquées aux systèmes alimentaires. Pour recruter les premiers membres de ce collectif, nous avons lancé en mai 2020 un appel à manifestation d’intérêt au sein des membres du RMT Alimentation Locale. Nous avons sélectionné, parmi les candidatures reçues, huit accompagnateurs expérimentés dans l’appui à des projets de reterritorialisation de filières, issus de différentes structures (ONVAR, chambres consulaires, associations, collectivités…) et territoires en France, dont la liste est présentée dans le tableau ci-dessous. Participants actifs, ils ont contribué à la co-construction du projet et en sont à la fois acteurs et bénéficiaires. Les outils produits dans le cadre du projet feront l’objet de tests sur plusieurs des filières mentionnées.
Les membres de la communauté « Filières en Communs » seront impliqués à toutes les étapes du projet : 1) état des lieux des outils existants, 2) ateliers de co-conception des outils, 3) test des outils sur le terrain dans le cadre de l’animation des projets de filières et documentation des pratiques, 4) définition des termes de la charte de fonctionnement du collectif et de partage des outils, inspirée de celle de la Coop des Communs (avec réflexion sur les leviers pour élargir le cercle des contributions).
Liste des filières qu’accompagnement les membres de la communauté FILECO : cliquez sur l'image. De plus, FAB’LIM utilisera ses propres terrains d’étude en Occitanie et en PACA pour contribuer au partage de l’existant, à la co-conception de nouveaux outils et à la documentation des pratiques (cas d’étude concernés : projet de mutualisation logistique pour l’approvisionnement alimentaire sur Marseille, analyse de dynamiques de filières céréales de territoire en céréales en Occitanie, émergence de filières de reconquête de la biodiversité par les semences sauvages locales).
3.Détails Impacts environnementaux :
Les travaux conduits visent à accélérer la reterritorialisation des filières alimentaires dans une perspective de développement durable. Les membres du collectif "Filières en communs" accompagnent des filières bio ou en agroécologie qui seront support au test des outils. Et la charte de la plateforme de partage que nous souhaitons mettre en place inclura la notion de transition des systèmes alimentaires vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement et vers plus de résilience aux aléas et d'autonomie. En outillant les accompagnateurs de projets de reterritorialisation de filières dans cette perspective, nous souhaitons faciliter la mise en réseau des initiatives et leur émergence à l'échelle des territoires.
4.Synthèse du projet de Commun :
Compléments à l'appel du 5 novembre 2021 : lire attentivement en bas de cette section, le passage en italique.
Expérience du porteur de Commun dans le domaine : FAB’LIM dispose d'une réelle expérience dans la co-construction participative de projets de recherche action participative. L’idée de créer une communauté apprenante entre accompagnateurs a émergé de la rencontre entre FAB’LIM et INRAE d’une part, qui mènent divers projets de recherche participative sur la reterritorialisation des filières et l’Assemblée des Noues, d’autre part, qui dispose de compétences en design, appliquées aux systèmes alimentaires. Pour concevoir cette boîte à outils, ils ont constitué un collectif d'accompagnateurs expérimentés, issus de différents réseaux et territoires, repérés grâce à un AMI diffusé au sein du RMT Alimentation locale. Le RMT Alimentation Locale a rejoint le partenariat pour garantir le relai des travaux du collectif, la continuité de la dynamique et son élargissement à d’autres acteurs.
Informations liées au Commun et au problème identifié La crise du covid-19 a rappelé l’urgence d’aller plus loin dans la transition de nos systèmes alimentaires pour plus de résilience et d’autonomie. Parmi les leviers, la reterritorialisation des filières se révèle un enjeu fort pour redonner une dimension humaine à notre alimentation en réinventant de nouveaux modèles de production et de coopération. De tels processus complexes engagent les parties prenantes amont-aval dans des démarches au long court et requièrent une expertise spécifique de la part des agents qui les accompagnent. Or, il n’existe pas de boîte à outils ni de plateforme multi-réseaux qui permette aisément aux agents de tirer parti des enseignements d’autres territoires ou aux initiatives de tisser des alliances pour une transition à plus large échelle.
FILIÈRES EN COMMUNS propose de rassembler une communauté d’acteurs dans la co-conception de méthodes, outils open source pour la relocalisation des filières, et d’un espace de documentation et d’apprentissage collectif.
Description des actions, livrables et planning associé Dans la présentation des actions ci-dessous, il est fait référence à des territoires/filières d'étude. Nous précisons que ceux-ci ont déjà été identifiés. Ils sont présentés de façon détaillée dans la note complémentaire PDF que nous avons chargée dans l'item cloud/fichiers un peu plus haut dans le présent formulaire.
- Description de l'action 1 : IMMERSION (déjà réalisé < 30 avril 2021)
Au démarrage du projet, nous préciserons les questionnements des accompagnateurs du collectif et traduirons leurs besoins en termes d'outils autour de trois usages : i) conception du projet de filière, ii) animation du groupe d'acteurs socio-économiques (agriculteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs, élus...), iii) documentation des pratiques. En ce sens, nous réaliserons des diagnostics de terrain qui nous permettront d'analyser les pratiques des accompagnateurs et leurs difficultés ou problématiques non résolues. En parallèle, nous réaliserons un état de l’art des ressources déjà capitalisées et des outils existants qui pourront être partagés sur la plateforme ou mentionnés en référence, et des lacunes à combler. Nous réaliserons également un état de l’art technologique permettant de préidentifier les technologies a priori les plus appropriées, garantissant des coûts faibles en termes de développement et de maintenance. Nous mettrons en avant les technologies "libres", gratuites d’accès et dont le code source est adaptable aux besoins du métier. Une fois les données collectées, nous prioriserons les domaines à traiter (ex. : gouvernance, organisation, modèle économique, logistique, impact environnemental).
- Description de l'action 2 : RÉALISATION (mai à décembre 2021)
Cette seconde action doit permettre de transformer les idées en prototypes. Elle comprendra 3 étapes : 1. CARNET D’IDÉES : Pour répondre aux besoins repérés, nous explorerons trois pistes d’outils présentés sous forme de maquettes, non fonctionnelles, qui permettront aux animateurs de se projeter dans les usages possibles. 2. ATELIERS DE CO-CONCEPTION : Les différentes maquettes produites seront soumises aux critiques et réactions des membres du collectif, réunis lors d’une journée de co-conception. 3. DÉVELOPPEMENT : Cette étape consiste en la transformation des maquettes choisies, en premiers prototypes capables d’être testés sur le terrain. Cette seconde étape donnera lieu à un carnet d'idées, une synthèse des ateliers et des prototypes à tester collectivement.
- Description de l'action 3 : TEST (janvier à juin 2022)
Une fois les prototypes d’outils créés, nous les mettrons à l’épreuve sur un ou plusieurs terrains d’étude en fonction de la demande des accompagnateurs et de leurs groupes projets, ainsi que du degré de maturité des filières. Les accompagnateurs disposeront à la fois de temps pour s’approprier les outils, préparer leur animation, tester les outils sur le terrain, mais aussi pour documenter leur usage (conditions de mise en œuvre, durée de l’animation ou de paramétrage de l’outil, réaction des participants, résultats obtenus, contribution à l’avancée des réflexions/du projet de filière). Nous créerons collectivement à cet effet : une fiche de remontée d’informations en ligne, dont les données seront centralisées à des fins de partage. Une fois tous les tests effectués, nous organiserons une réunion de débriefing collectif visant à faire ressortir les atouts et limites des prototypes, et à proposer des suggestions d’améliorations, dont certaines seront à nouveau travaillées sur le terrain. Nous élaborerons ensuite des tutoriels d’accompagnement, comprenant une fiche signalétique de chaque outil (objectif, caractéristiques, conditions de mise en œuvre, références) et un mode d’emploi illustré de leur mise en application avec les acteurs de terrain visés.
- Description de l'action 4 : COMMUNAUTÉ APPRENANTE (en fil rouge)
Dès le démarrage du projet, nous définirons de façon participative avec le collectif d’accompagnateurs, les conditions de partage et d’exploitation des ressources amenées ou créées qui seront, à terme, ouvertes à d’autres acteurs. C’est par le dialogue et des projections de mise en situation que nous élaborerons le modèle de partage et d’exploitation avec une règle explicite : que tout le monde puisse être à la fois contributeur et usager (éviter de générer des flux unidirectionnels). Nous poserons ensuite par écrit les critères de la charte que devront respecter les futurs usagers de la plateforme, support de la boîte à outils et de la dynamique de réseau. Afin de diffuser le travail mené, nous concevrons une version bêta de la plateforme qui présentera la charte à respecter avant l’accès aux contenus. Nous discuterons également du dispositif de gouvernance, dans une logique de mise en cohérence avec le fonctionnement du RMT AL de sorte à déjà nous inscrire dans la continuité envisagée de l’animation du réseau au-delà de la temporalité du projet.
Taille de la communauté de contributeurs et d'utilisateurs impliquée Un collectif informel d'une dizaine d'accompagnateurs de projets de relocalisation de filières à l’échelle nationale, issus de divers réseaux (ONVAR, chambres consulaires, associations, collectivités…) retenus par Appel à Manifestation d'Intérêt : participants actifs, ils ont contribué à la co-construction du projet et en seront à la fois acteurs et bénéficiaires : APABA (12), BIO63 (63), FDCIVAM 30 (30), Chambre d'Agriculture du Tarn (81), Chambre d'Agriculture de Haute Vienne (87), Réseau agricole des îles atlantiques (56), Mairie de Miramas (13) et FNAB. Grâce à la plateforme de partage, d'ici juin 2022, les outils créés seront accessibles à tout accompagnateur, porteur de projet ou acteur de filière alimentaire locale, non impliqué en phase expérimentale, qui rejoindra la communauté apprenante et bénéficiera de la diffusion et de la dynamique de réseau à plus large échelle.
Estimation du Rapport Coût / Impact du Commun dans le domaine de la résilience De par la co-conception des outils avec le collectif "Filières en Communs" et la décentralisation des tests avec les acteurs de plusieurs filières alimentaires de territoire, nous souhaitons produire des outils les plus opérationnels et robustes possibles pour pouvoir les transférer rapidement à terme, à tout territoire en questionnement. Ainsi, si les outils seront testés dans le cadre du projet sur 8 territoires via les 8 partenaires impliqués dans le collectif, d'autres répercussions seront visibles au-delà grâce à la plateforme de partage, de documentation et de contribution.
Compléments à l'appel du 5 novembre 2021 (passages ci-dessous en italique) :
Illustration concrète de l’intérêt du projet : le cas de la logistique des circuits courts et de proximité :
NB : un paragraphe plus bas est dédié aux complémentarités avec Data Food Consortium sur ce sujet.
Parmi les questionnements fréquents des acteurs de terrain, que nous ont fait remonter les membres de la communauté FILECO dans leur rôle d’accompagnement à la reterritorialisation des filières alimentaires, la logistique des circuits courts et de proximité fait partie des 3 sujets majeurs. Si l’on s’en réfère au rapport « Logistique des circuits alimentaires courts et de proximité : état des lieux, nouveaux enjeux et pistes d’évolution » produit en septembre 2020 par le groupe logistique du RMT Alimentation Locale, la logistique des circuits courts et de proximité n’est pas celle des circuits longs à plus petite échelle. Elle demande la mise en place d’organisations spécifiques et une adaptation des outils en raison : i) de la fragmentation des flux (petits volumes, émanant d’une multitude de producteurs et à destination d’une multitude de points de vente), ii) de la diversité des produits, iii) du manque d’expertise des producteurs et de leur faible capacité d’investissement ou de paiement de prestations externes. Elle est ainsi, plus complexe et souvent plus coûteuse que dans le cas des circuits longs du fait de la difficulté à massifier les flux. L’amélioration de la logistique apparaît donc comme un levier d’amélioration de la durabilité des chaînes alimentaires courtes et de proximité. Face aux enjeux sociétaux que cela soulève, il existe un besoin de vulgarisation important pour répondre à des professionnels de plus en plus intéressés à la question. Cependant, il existe un nombre assez restreint d’études et de travaux scientifiques aptes à répondre techniquement à leur demande.''
Face à ce constat, nous avons lancé dans FILECO un travail collaboratif sous forme d’ateliers. Sur la base de l’expérience marseillaise de FAB’LIM (projet Livrazou de mutualisation logistique pour l’alimentation de proximité, la solidarité et l’économie circulaire) et avec l’appui du RMT Alimentation Locale (GT logistique) et de Data Food Consortium (rencontres logistiques), nous avons centralisé différentes publications durant l’été. Puis, nous avons réuni 19 participants en atelier le 4 octobre (collectivités, ex. : CD Nièvre, chercheurs, ex. : INRAE, Université d’Aix-Marseille - CretLog, offreurs de solutions logistiques, ex. : La Charrette, Le Chemin des Mûres, ESScale, et un consultant expert en logistique). Durant cet atelier, nous avons élaboré, en agrégeant les contributions des experts et praticiens, une série de questions logistiques fréquemment adressées par les professionnels des circuits courts et de proximité, que nous avons réparties en 7 blocs thématiques : technique, technologique, règlementaire, économique, environnemental, territoire/ politique/réseaux et stratégie/marketing. Nous avons intégré ces questions à la foire aux questions (FAQ) de notre YesWiki filièresencommuns.org. Puis, nous avons demandé aux contributeurs de charger sur le YesWiki leurs autres ressources sur la logistique (en plus de celles déjà recensées) et de se positionner en face des questions auxquelles ils souhaitaient contribuer (c’est-à-dire rédiger des contenus sur la base de leurs connaissances, rédiger des contenus sur la base de lectures ou se faire interviewer pour partager leur expérience empirique). Une prochaine réunion est prévue pour valider la répartition du travail et fixer les échéances. Les contributions de ce collectif permettront de produire une banque de ressources partagées et une FAQ centrée sur les besoins des professionnels, rédigée de façon décentralisée en agrégeant les regards et connaissances de diverses parties prenantes, en concertation avec le RMT Alimentation Locale (groupe transversal logistique) et de Data Food Consortium.
Dans le projet FILECO, nous abordons en parallèle, et de la même manière, 2 autres sujets majeurs que sont les modèles économiques et les modèles de gouvernance dans les filières alimentaires de territoire. Chaque collectif de travail est souverain dans le choix des outils pertinents à produire au regard des besoins relevés sur le terrain et dans le choix du mode opératoire pour leur production. Par contre, l’ensemble des acteurs du projet FILECO se rejoint sur l’importance de mettre en commun les efforts, savoirs et savoir-faire sur le sujet à enjeu qu’est la reterritorialisation des filières alimentaires, pour produire de la connaissance open source centrée sur les besoins des usagers, donc facilement appropriable.
Les principaux usagers visés par nos outils sur les modèles économiques, de gouvernance et logistiques sont les agriculteurs, artisans, intermédiaires de vente, acteurs de la logistique, collectivités et mangeurs finaux des filières alimentaires de territoire.
Liens avec Data Food Consortium :
FAB’LIM participe aux réunions de Data Food Consortium sur le projet logistique depuis le début (première rencontre le 30 avril 2021). Le projet de DFC vise à créer un standard ouvert pour créer des ponts entre les données des producteurs au sein de l'écosystème des circuits courts et de proximité (synchronisation des catalogues et circulation des informations des plateformes commerciales vers les opérateurs logistiques et entre opérateurs logistiques en open data pour créer des tournées). La dernière réunion était consacrée à la présentation de l’ontologie de la logistique des circuits courts et des cas d’usage (contribution de FAB’LIM au vu de son expérience logistique sur Marseille). Cet outil servira aux futurs développements du prototype MonCataLog : visualisation de livraisons inter-plateformes pour chaque producteur/organisateur de circuits courts, visualisation des livraisons compatibles dans l'écosystème, etc.
Ces travaux sont tout à fait complémentaires à ceux que nous menons dans FILECO. En effet, comme indiqué précédemment, parmi les 7 blocs de questions soulevés par les experts et praticiens lors de notre atelier du 4 octobre, apparaît l’entrée technologique (exemples de questions : i) quand on est producteur, comment centraliser la diversité des commandes et résoudre la question de l’interopérabilité des outils numériques, ii) quand on est une plateforme, comment choisir un logiciel de gestion WMS/TMS adapté et faut-il forcément faire du sur mesure ? iii) quand on est transporteur : quel logiciel choisir pour optimiser les tournées de livraison ?). Les apports de Data Food Consortium seront précieux pour documenter ces questions et inversement, ces questions pourront amener de nouveaux cas d’usages dans les réflexions de DFC. Par contre, DFC n’aborde pas les 6 autres blocs thématiques pris en main par FILECO : technique, règlementaire, économique, environnemental, territoire/politique/réseaux et stratégie/marketing pour lesquels il existe une vraie demande de terrain. Ni les autres volets que sont les modèles économiques et de gouvernance des filières alimentaires de proximité. En ce sens, on voit bien le caractère agrégateur de FILECO qui va s’impliquer dans différents réseaux thématiques et établir des passerelles pour échafauder, sur la base de nombreux savoirs et contributions, un espace ressource le plus complet possible sur la reterritorialisation des filières alimentaires.
Liens avec le RMT Alimentation Locale :
Nous sommes très en lien avec le RMT Alimentation locale (dont FAB’LIM est membre et co-animateur du groupe transversal formations). En particulier, nous avons des échanges réguliers dans le cadre du groupe logistique de FILECO, auquel participent 2 des chercheurs co-animateurs du groupe transversal logistique du RMT AL (A. Gonçalves et F. Wallet). Ces derniers ont décidé de concentrer leurs efforts dans le cadre du RMT AL sur les collectivités locales, avec l’idée de formaliser les retours d’expérience des territoires les plus avancés. Leurs travaux seront, là encore, tout à fait complémentaires aux nôtres car ils pourront aider à documenter certaines questions de notre FAQ du bloc territoire/politique/réseaux. De même, d’autres contributions pourront venir de l’axe 1 du RMT sur les stratégies et les chaînes de valeur. Nous voyons ainsi les membres du RMT, comme de possibles contributeurs au sein de notre communauté élargie FILECO. D’ailleurs, c’est grâce au RMT (relai de notre appel à manifestation d’intérêt), que nous avons mis en place la communauté FILECO. Enfin, notons que nous avons convenu d’un commun accord avec le RMT qu’en fin de projet, les bases de données de notre site Filieresencommuns.org pourraient basculer dans un sous-domaine du site Rmt-alimentation-locale.org. Cela aura pour avantage à terme, de concentrer encore plus les efforts de centralisation de la connaissance, de réduire les coûts de maintenance et d’optimiser les moyens d’animation sur le long terme (le RMT est en effet conventionné par le Ministère sur 5 ans).
Liens avec Crisalim :
Le lien entre FILECO et Crisalim est matérialisé par la participation de Damien Roussat dans les deux projets, qui assure la connexion. Dans FILECO, Damien assure un rôle de facilitateur du groupe de travail sur les modèles de gouvernance dans les filières alimentaires de proximité et de conseil sur les communs. Sur ce second point, deux sujets ont été abordés avec la communauté FILECO : la licence à laquelle sont soumis les contenus du site et l’ouverture de la gouvernance à d’autres acteurs, en vue de pérenniser le commun. Concernant la licence, un débat a pu être posé en collectif. Il a mené au choix de la licence Creative Commons BY-SA pour l’intégralité des contenus, qui se matérialise par la présence d’un bandeau explicatif en pied de page sur le site. Concernant l’ouverture de la gouvernance, le sujet a été abordé en comité de pilotage le 4 octobre dernier, et est encore en cours de discussion sur le rôle des auteurs initiaux au-delà du projet, le partage des contenus et leur modification par des tiers, dans un cadre de transparence (qui est aussi celui de la transparence des contributions successives, via le système de révision de YesWiki). Enfin, la discussion concerne aussi l’animation du commun, en vue d’étendre son périmètre à un plus grand nombre de filières sur le territoire. L’expertise de Damien et ses réseaux, sont utiles en termes d’animation, d’apport d’expérience des communs et d’ouverture à d’autres publics et territoires.
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5.Autodiagnostic :
Le problème est-il défini ? seul ou par plusieurs personnes ? Y a-t-il d’autres contributeurs prêts à travailler sur ce Commun ? Oui. comme évoqué précédemment, l'idée de créer une communauté apprenante entre accompagnateurs a émergé de la rencontre entre FAB’LIM et INRAE d’une part, qui mènent divers projets de recherche participative sur la reterritorialisation des filières et l’Assemblée des Noues, d’autre part, qui dispose de compétences en design, appliquées aux systèmes alimentaires. Pour concevoir cette boîte à outils, nous avons constitué un collectif d'accompagnateurs expérimentés, issus de différents réseaux et territoires, repérés grâce à un AMI diffusé au sein du RMT Alimentation locale. Le RMT Alimentation Locale a rejoint le partenariat pour garantir le relai des travaux du collectif, la continuité de la dynamique et son élargissement à d’autres acteurs.
Préciser la compréhension du contexte, la définition considérée de la résilience et l'impact du Commun sur le défi considéré La boîte à outils "Filières en communs" que nous projetons de créer vise à accélérer la reterritorialisation des filières alimentaires dans une perspective de développement durable, ce qui rejoint plusieurs des enjeux de résilience alimentaire exposés par les Greniers d'Abondance : i) évoluer vers une agriculture nourricière/garantir la satisfaction des besoins de base de la population, ii) généraliser l'agroécologie/restaurer les paysages, la biodiversité et préserver les ressources, iii) développer des outils locaux de stockage et de transformation iv) simplifier et raccourcir la logistique et l'achat alimentaire.
Est-ce que les contributeurs sont structurés via une association, entreprise pour recevoir des financements ? FAB'LIM est structuré en association et dispose d'une convention de partenariat avec Assemblée des Noues, et avec tous les membres du collectif "Filières en communs" et peut donc recevoir des financements pour rétribuer l'action de chaque partenaire au service du projet.
Est ce que les besoins sont exprimables pour développer le commun ? oui
Le projet de commun s’attachera à développer un ancrage territorial (en France ou dans le monde francophone), en lien si possible avec une collectivité Oui, les accompagnateurs de projets de reterritorialisation de filières qui sont les principaux bénéficiaires concernés par la boîte à outils que nous souhaitons créer, œuvrent localement avec les acteurs socio-professionnels pour ancrer le projet de filière (production, transformations, distribution) dans son territoire en réponse aux besoins des consommateurs et des usagers. Bien souvent, ce travail s'inscrit dans le cadre de projets alimentaires de territoire portés par des collectivités. La Mairie de Miramas (13) est partenaire du projet.
Le projet de commun sera collaboratif, avec des consortiums non seulement interdisciplinaires, mais ouverts aux acteurs et aux parties prenantes des sphères économiques, associatives ou publiques, lorsque cela sera pertinent Oui, tout à fait. Le commun sera construit de manière collaborative avec le collectif "Filières en communs" sous le regard externe d'INRAE dans la fonction de tiers-veilleur. La boîte à outils s'adressera à tout accompagnateur de projet de reterritorialisation de filière agricole et alimentaire (association, syndicat professionnel, chambre consulaire, collectivité). Les acteurs de terrains (professionnels et autres acteurs locaux : habitants, élus, associations d'insertion...) sont également concernées, comme de possibles parties prenantes des projets en construction.
Quels sont les besoins à ce jour pour passer à l'étape suivante : accès à des financements, conseils sur la mise en place d'une communauté contributrice (au-delà de consommatrice de communs), mentorat pour la charte, nouveaux contributeurs potentiels pour expérimenter les outils en situation réelle
La réalisation du projet de commun sélectionné :
6.Réalisation du projet de commun:
Conduite du projet : La conduite du projet a été marquée par l’organisation de nombreuses réunions au sein du partenariat (groupes de travail : 22 novembre 2021, 24 janvier et 11 mars 2022, groupes thématiques sur les modèles économiques, modèles organisationnels et la logistique, et échanges entre les co-animateurs pour le suivi des réalisations du projet). De plus, le 12 avril 2022, nous avons organisé une première plénière dite d’élargissement pour faire connaître la boîte à outils FILECO dans nos réseaux (23 participants). Nous sommes ensuite intervenus dans un webinaire du sous-groupe filières de l’axe 1 du RMT Alimentation Locale le 15 avril 2022 (19 participants). Enfin, nous avons organisé une réunion de restitution de la phase 1 du projet le 10 octobre 2022 (58 inscrits et 39 participants). La phase 2, dont l’objectif était d’approfondir certains sujets à enjeux identifiés avec nos partenaires, s’est achevée fin juin 2023. Elle a notamment mobilisé des membres du RMT Alimentation Locale lors de deux réunions les 1er et 27 juin 2023.
Activités menées et réalisations
Action 1 : IMMERSION Au démarrage du projet, des entretiens ont été menés avec les agents de développement du consortium pour cerner leurs pratiques et questionnements, mais aussi identifier leurs ressources déjà capitalisées et outils existants, ainsi que les lacunes à combler. C’est à partir des retours collectés que nous avons décidé de mettre en place une boîte à outils en lien avec 3 thématiques : modèles économiques, modèles organisationnels et logistique. En parallèle, nous avons travaillé, avec l’appui de OuiShare, à la rédaction d’un écrit explicatif sur le cadre de la licence Creative Common CC-BY-SA. Ceci nous a permis, en complément de plusieurs temps d’échanges, une acculturation collective à la logique des communs et la levée de certaines peurs vis-à-vis du partage des données. Dans cet esprit, nous avons choisi très tôt d’utiliser la technologie YesWiki pour la création de notre plateforme de ressources, car il s’agit d’un logiciel libre qui permet de créer des bases de données collaboratives, mais aussi d’interagir, d’écrire, de partager et d’imaginer collectivement un projet. Les retours d’expériences d’autres projet ont monté que le caractère open source de YesWiki et sa capacité à générer de l’open data en font un vecteur de transparence propice à la co-construction. C’est à l'issue de cette étape que nous avons lancé la phase de co-conception de la boîte à outils.
Action 2 : RÉALISATION Cette seconde étape a été marquée par l’organisation de multiples réunions pour avancer dans la transformation des idées en prototypes d’outils. Trois groupes de travail ont été créés : 1 sur les modèles économiques, 1 sur les modèles organisationnels et 1 sur la logistique. Une fois les idées posées, des outils ont été conçus au sein de chaque groupe, éventuellement aidé par des contributeurs externes repérés pour leurs connaissances ou compétences sur le sujet. Nous mentionnerons les exemples d’outils ci-dessous (liste non exhaustive). Pour information, au-delà du travail dans les groupes, des points d’avancement ont été régulièrement organisés en plénière avec tout le consortium pour avis et suggestions, mais aussi pour permettre à chacun d’avoir une vue d’ensemble du projet.
- Modèles économiques :
Etant donnée l’hétérogénéité des situations possibles, nous avons opté pour la production d’outils génériques, explicités et illustrés, plutôt que pour des références technico-économiques sur des cas de filières trop spécifiques et à potentiel de réplicabilité incertain. Nous avons, tout d’abord, rassemblé un ensemble d’enseignements méthodologiques pour la construction du prix des produits, ce qui nous a amenés à aborder les enjeux de création et de juste répartition de la valeur entre les maillons amont-aval des filières et de rémunération équitable des producteurs. Ensuite, nous avons travaillé sur un outil pour documenter de façon participative la construction d’un projet socio-économique de filière, qui a été testé par le CPIE de Belle Île en Mer pour partager son expérience de valorisation du lait de vache de l’île. Nous avons également tenté de vulgariser un outil répandu dans le monde de l’entrepreneuriat, mais peu connu et maîtrisé par les agents de développement agricole, à savoir le canevas de modèle économique, et nous avons travaillé à l’appropriation d’un tableur pour établir un compte de résultat prévisionnel avec les producteurs d’un collectif.
- Modèles d’organisation :
Nous avons tout d’abord produit un recueil de schémas d’organisation de filières, basés sur des exemples concrets, mentionnant les acteurs socio-économiques en jeu, le mode de gouvernance, le cadre de relations, le mode de négociation… pour donner une idée du niveau d’intégration et de coopération au sein de la filière. Ceci s’est fait à partir de la mise en commun des expériences du collectif d’animateurs. Cela nous a permis de développer un langage commun et un outil adaptable à une diversité de configurations de filières. Cas d’étude documentés : filière légumes transformés dans le Tarn, filière cameline et filière céréales dans le Puy de Dôme, filière laitière en Bretagne et filière piscicole dans le Limousin. De plus, pour outiller les agents de développement, nous avons créé, pour chaque étape clé de l’accompagnement (émergence, lancement, réalisation et consolidation), un vadémécum illustré comprenant : les questions à aborder avec les groupes (producteurs, transformateurs, distributeurs), les objectifs à atteindre, les actions et livrables possibles.
- Logistique :
Nous avons commencé par mettre en commun les publications dont nous disposions sur la logistique des circuits courts et de proximité. Puis, nous avons constitué une communauté de contribution comprenant une vingtaine de participants, que nous avons réunie le 15 novembre, le 16 décembre 2021, le 24 janvier et le 25 mars 2022 (ex. de participants : un chargé de mission du Conseil Départemental de la Nièvre, des chercheurs et étudiants d’INRAE, de l’Université Gustave Eiffel - SPLOTT et de l’Université d’Aix-Marseille - CretLog, des entrepreneurs de La Charrette, Le Chemin des Mûres, ESScale, AgriFlux, Le Marché du Jour, un consultant expert en logistique, l’animatrice de Data Food Consortium, une chargée de mission de la direction des infrastructures à la Région SUD). Le premier atelier nous a servi à lister une quarantaine de questions logistiques fréquemment adressées par les professionnels des circuits courts et de proximité, que nous avons réparties en 7 blocs thématiques constitutifs de la foire aux questions logistique (FAQ) de notre YesWiki. Puis, nous avons demandé aux contributeurs de rédiger des contenus sur lesquels ils se sentaient compétents (retours d’expériences ou partage de travaux de recherche) ou nous leur avons proposé de les interviewer. Pour stimuler l’implication des membres de la communauté, nous avons organisé un cycle de 8 webinaires d’1h avec des pro de la logistique, dont les replays ont été mis en ligne sur notre YesWiki et les compte-rendus, réinjectés dans la FAQ :
03/03/022 : Quels enjeux et voies d'intégration des transports décarbonés dans la logistique des villes de demain ? 30/03/2022 : Co-construction de scénarios logistiques à Caen la mer 04/04/2022 : Mise en place d’un réseau logistique inter-épiceries 05/05/2022 : Impulser la cyclo-logistique à Lyon avec le programme ColisActiv 10/05/2022 : Mutualiser et sous-traiter pour mieux approvisionner 25/05/2022 : La logistique du produit pêcher 07/06/2022 : Coclicaux pour mutualiser la livraison entre producteurs par le co-voiturage de marchandises 14/06/2022 : Verdir sa flotte de véhicules
Les contributions du collectif ont permis de produire une FAQ centrée sur les besoins des professionnels, rédigée de façon décentralisée en agrégeant les regards et connaissances des diverses parties prenantes.
Action 3 : TEST Une fois les prototypes d’outils créés (fin du premier trimestre 2022), nous avons souhaité les mettre à l’épreuve par plus d’utilisateurs (notamment pour les groupes thématiques sur les modèles économiques et organisationnels qui fonctionnaient jusque-là en cercle restreint) pour en valider la pertinence et la robustesse. Pour cela, nous avons créé, pour chaque groupe de travail, une notice pour expliquer comment contribuer au test et à la documentation de l’usage des outils. Puis, nous avons organisé deux réunions de présentation de la boîte à outils FILECO : le 12 et le 15 avril 2022, en mobilisant nos réseaux (ex. : le 12 avril, 40 personnes intéressées dans le sondage d’agendas et 23 participants). Cependant, si nos interlocuteurs se sont dits unanimes sur l’intérêt et l’importance du travail réalisé, nous n’avons pas eu de retour sur les éventuels tests d’outils réalisés. Par contre, les travaux du groupe logistique, notamment le cycle de webinaires, se sont poursuivis en mobilisant de nouveaux membres jusqu’à la fin du 2e trimestre 2022.
A la suite de cette première phase, plusieurs axes d’approfondissement ont été identifiés, qui ont nourri nos réalisations en phase 2 du projet : 1. Approfondir les outils construits en phase 1 et renforcer nos expertises sur les filières à partir de la documentation de nouveaux cas d’étude, en lien avec le RMT Alimentation Locale, 2. Explorer l'articulation public/privé et la place des collectivités et des citoyens dans les projets de reterritorialisation de filières, notamment ceux sous forme de SCIC, 3. Poursuivre l’animation du groupe logistique (partage de retours d’expérience, production d’outils, documentation de pratiques…).
Pour aborder le premier objectif, nous nous sommes appuyés sur le sous-groupe filières de l’axe 1 du RMT Alimentation Locale. Les réunions du 1er et du 27 juin 2023 ont permis aux participants de mettre en commun un ensemble de ressources utiles en matière d’accompagnement de projets de filières locales, mais aussi de (re)découvrir les outils développés dans FILECO pour documenter des initiatives de terrain. Comme points d’intérêt, il a été identifié que dans le projet FILTER (des filières territoriales vectrices de pratiques agroécologiques) porté par Réseau CIVAM, des cas d'étude de 5/6 filières allaient pouvoir être partagés. Les participants ont, par ailleurs, soulignés le besoin de valoriser les témoignages de praticiens et de centraliser des éléments d'analyse communs pour renforcer la compréhension de ces filières. Dans un avenir, l’enjeu sera de passer d’une approche généraliste à de véritables expertises filières sur la base d’exemples concrets issus du terrain.
Pour aborder le deuxième objectif, nous avons conduit une étude sur le rôle des collectivités dans l’émergence et le développement de filières alimentaires territorialisées. En mobilisant nos réseaux, nous avons recensé 30 initiatives intéressantes à l’échelle nationale, impliquant activement des collectivités. Nous avons ensuite sélectionné 8 entités ou collectifs ayant un rôle clé dans ces dynamiques de filières, donnant lieu à 21 entretiens (différentes parties prenantes interrogées dans chaque cas). Quoique toutes les initiatives tiennent compte de l’ensemble des acteurs amont-aval dans leur action, la plupart des entités ou collectifs que nous avons interrogés ne s’attèle qu’à un maillon (production, transformation, logistique, distribution), identifié comme déterminant ou manquant, qu’il soit autonome ou élément d’une politique plus globale à l’échelle territoriale. En marge, d’autres entités interrogées réunissent en leur sein l’ensemble des maillons (gouvernance partagée) dans une approche intégrée de filière. Toutes les initiatives ne sont pas structurées juridiquement. Lorsque c’est le cas, certaines collectivités vont jusqu’à être parties prenantes de la gouvernance (ce que permet, par exemple, le statut de SCIC). Exemples d’initiatives étudiées : mise à disposition de foncier par la collectivité auprès d’une association d’insertion pour produire des légumes à destination de la restauration collective publique, prise de parts dans une SCIC gérant l’acquisition et la mise à disposition de foncier agricole, l’exploitation d’une légumerie ou la commercialisation des produits issus de plusieurs filières du territoire. Le point commun entre ces initiatives est, tout d’abord, un portage politique fort de la part des élus, ce qui facilite l’implication et l’action concertée entre différents services (agriculture, urbanisme, eau, déchets…), à différentes échelles de territoire, ainsi que le dialogue avec les acteurs de terrain. Plusieurs initiatives ont émergé à l’issue d’un diagnostic partagé des acteurs en place, besoins et opportunités du territoire, ce qui facilite leur adoption. Certaines collectivités vont jouer un rôle fédérateur, en réunissant des acteurs qui ont peu l’habitude de travailler ensemble, en vue d’établir des connexions, mais aussi animer les échanges pour produire une feuille de route partagée (objectifs, actions, indicateurs, calendrier), et assurer un rôle de médiation si des positions contradictoires voient le jour entre acteurs de terrain. Les résultats de cette étude ont été diffusés à la suite du projet, à l’occasion d’une restitution présentielle le 17/10/2023 au MIN de Montpellier et d’un webinaire en partenariat avec INRAE et le RMT Alimentation Locale le 20/10/2023.
Pour aborder le troisième objectif, sans remettre en question notre travail d’animation de communautés d’échanges à l’échelle nationale, nous avons décidé de soutenir des initiatives logistiques émergentes. En particulier, nous avons appuyé la formulation d’un projet de mutualisation des tournées de livraison entre producteurs et transformateurs bio dans le Vaucluse, en partenariat avec la Maison Locale Biocoop et Bio de Provence. Celui-ci verra le jour en 2024. Il a la particularité d’associer les acheteurs dans la réflexion, L’évolution des pratiques d’achat est, en effet, un levier clé pour permettre la massification des flux et des tournées. Des partenariats avec des structures de l’économie circulaire sont aussi prévus en ce sens. Les résultats pourront, à terme, être documentés sur notre plateforme YesWiki.
Action 4 : COMMUNAUTÉ APPRENANTE Conformément à ce qui était prévu, nous avons créé de façon participative une plateforme ressource pour servir de support aux outils créés et à la dynamique de partage et de contribution (logique de communauté apprenante) : https://filieresencommuns.org. C’est cette plateforme qui héberge tous les outils et qui a servi de base de démonstration lors des webinaires que nous avons organisés en avril et octobre 2022. Comme évoqué précédemment, la licence CC-BY-SA a été appliquée à l’ensemble des contenus créés dans le cadre du projet et la charte : https://fileco.rmt-alimentation-locale.org/?CadrecontributioN a servi à régir le fonctionnement de la communauté apprenante. A l’issue de la phase 1, les bases de données de la plateforme YesWiki https://filieresencommuns.org ont été transférées dans un sous-domaine du site Internet du RMT Alimentation Locale de sorte à sécuriser la pérennité des outils et à garantir la continuité de l’animation via le sous-groupe filières de l’axe 1.
Analyse des conditions de mise en œuvre des actions Les ressources humaines impliquées dans l’action, les moyens matériels et le travail de collaboration avec les partenaires ont bien fonctionné dans notre projet et permis l’atteinte des productions attendues.
En particulier, il ressort comme réussites : - Création de liens entre une diversité de personnes qui ne se connaissaient pas - Première prise en main de la notion de communs numériques et de la connaissance - Définition commune de filières territorialisées, locales, de proximité - Amorçage d’une dynamique de réseau - Co-développement de projets dans la communauté logistique - Construction d’une plateforme avec des contenus co-créés en réponse aux besoins de terrain, qui traite de différents aspects des filières (même si hétérogénéités des livrables) - Approche en sous-groupes thématiques autonomes - Approfondissement de certaines actions dans le cadre de la phase 2 dans le cadre de coopérations partenariales remodelées
Perspectives pour la suite du projet Nous évoquons ici quelques pistes pour poursuivre le travail engagé dans le cadre de FILECO : - Continuer l’animation du sous-groupe filières de l’axe 1 du RMT AL dans l’idée de valoriser les témoignages de praticiens et de centraliser des éléments d'analyse communs pour renforcer la compréhension des spécificités et enjeux des filières alimentaires courtes et de proximité. - Continuer l’exploration de la place des collectivités dans des dynamiques de filières (ou outils au service des filières), notamment celles structurées juridiquement en SCIC. - Continuer le travail de capitalisation sur des initiatives de mutualisation et de décarbonation de la logistique des circuits courts et de proximité.
Communication La valorisation de notre projet s’est faite au travers des contenus mis en ligne sur notre plateforme ressource sous YesWiki, de l’organisation de réunions de diffusion des résultats de nos travaux, au-delà des membres du consortium, et de l’envoi régulier d’emails informatifs (ex. : newsletter de FAB’LIM). Nous avons valorisé le soutien de l’ADEME sur les pages du YesWiki (incrustation en bas de page) et sur les outils à télécharger, ainsi que dans les articles de nos campagnes d’emailing et mention orale lors des webinaires.
Liste des CR d'atelier en lien avec ce Commun Boîte à outils FILECO: aucun pour le moment