Bien (re) bâtir, Bien habiter

De Résilience des Territoires
Aller à :navigation, rechercher



Transition écologique juste et coopération territoriale dans le secteur du bâtiment : quelles valeurs pour quels modèles économiques ?


Description : Notre collectif : une première dynamique de commun issue des Chantiers de la Fabrique des Transitions Le projet de commun s'inscrit dans la continuité d’un historique de travail engagé dans le cadre d’un des chantiers des Alliés de la Fabrique des Transitions intitulé “Vers un référentiel (une doctrine) partagé sur les dimensions économiques de la transition à l’échelle des territoires”. Ce chantier, proposé à l'initiative du laboratoire ATEMIS et co-animé avec l’IE-EFC, s’est tenu dans une première phase d’avril 2022 à juin 2023. Il a permis de réunir un collectif de 9 membres composé principalement de têtes de réseaux ou acteurs de terrain ayant développé un point de vue sur les questions de modèles économiques et de modèles de développement territoriaux pour soutenir les transitions : le Labo de l’ESS, la 27ème Région, le RTES, le CERDD, l’association ZOEIN France, l’association de promotion de la Fabrique des transitions, la SCOP Quadrant Conseil, ATEMIS et l'IE-EFC. Ce chantier a permis, sur la base des travaux de l'Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération, d'aborder des questions sur le modèle économique et notamment : sa définition, ses limites, le pilotage par la valeur, les modalités d’appréciation et d’évaluation de la valeur et sa transformation en contributions monétaires et non monétaires, la notion d'impact...

Notre position : Il n'y aura pas de transition(s) réussie(s) vers la sobriété sans un changement de modèle économique, au service d’un autre modèle de développement des territoires.

Cet espace apprenant a permis d’afficher une première position commune : le modèle économique actuellement dominant - à la fois productiviste et consumériste, centré sur le profit et adossé à une logique de volumes - est au cœur des problèmes sociaux et environnementaux que nous rencontrons : il n’y aura pas de transition réussie vers la sobriété sans un changement de modèle économique, au service d’un autre modèle de développement des territoires. Par modèle économique, nous entendons un modèle qui ne se réduit pas à sa seule dimension monétaire et financière (ce qui est généralement appelé modèle d’affaires). Deux autres dimensions sont à prendre en compte et à mettre en synergie :

  • Une dimension « réelle » de l’économie, qui renvoie au travail, à son organisation. Pourquoi et comment produit-on des biens et services ? Avec quels effets et valeurs créés ? Comment organise-t-on la relation aux bénéficiaires et aux territoires ? Comment manage-t-on et pilote-t-on la structure ?
  • Une dimension institutionnelle qui cadre l’activité. Celle-ci renvoie à la pertinence et à la légitimité des règles, des conventions : type de contrat avec les bénéficiaires, avec les éventuels commanditaires, droit du travail, normes, lois, etc.

Aussi, les modèles économiques capables de soutenir un nouveau modèle de développement des territoires dans une perspective de sobriété et de transition écologique juste doivent correspondre aux besoins des territoires et être en mesure de prendre en charge de façon intégrée les enjeux de qualité de vie, sociaux, sociétaux, environnementaux et économiques et tenir compte des impacts socio-écologiques de l’activité.

Dans cette perspective, la coopération entre une diversité d’acteurs apparaît comme une nécessité et un levier de transformation pour tous les secteurs. La coopération renvoie à la qualité du travail en tant qu’activité créatrice de valeur sur un plan économique, social ou personnel, et à la qualité des relations entre acteurs. En lien avec un nouveau modèle de développement des territoires, nous mobilisons plus précisément la notion de coopération territoriale, qui renvoie à la mise en coopération de tout un écosystème d’acteurs (publics, parapublics, privés mais aussi les habitants) au service de la réponse à des besoins locaux. Ces coopérations territoriales sont nécessaires à la mise en place de démarches locales de sobriété en favorisant les mutualisations, la définition collective des besoins et enjeux et la gestion en commun des réponses à déployer. Elles sont également vectrices de résilience puisqu’en renforçant la cohésion et la solidarité au sein d’un écosystème territorial, elles leur permettent une meilleure adaptation aux chocs auxquels il peut être confronté. Différentes formes d’organisation formelle de la coopération existent, par exemple les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) reconnus dans la loi relative à l’ESS (2014), les écosystèmes coopératifs territorialisés (ECT) expérimentés dans le cadre du programme Coop’Ter de l’ADEME ou encore les tiers-lieux. Ces coopérations territoriales s’appuient sur des formes juridiques variées - par exemple les sociétés coopératives d'intérêt collectif (SCIC) ou le statut associatif - et bien souvent une combinaison de plusieurs entités juridiques aux fonctions complémentaires.

La coopération territoriale pour engager les territoires dans une transition vers plus de sobriété et de résilience est un levier essentiel. C'est pourquoi nous souhaitons investiguer, à partir d’écosystèmes territoriaux, formalisés ou non, la façon dont ces dynamiques collectives créent de nouveaux modèles économiques, et sont porteurs de réelles transformations. Notre proposition : la transition écologique juste appliquée au bâtiment, d'une approche de filière à une approche par la coopération

Nous proposons d’axer notre proposition sur le sujet du bâtiment (plus précisément le patrimoine bâti) et plus spécifiquement sur deux enjeux : la rénovation énergétique et écologique du bâtiment et le réemploi des matériaux de construction.

Le choix de ces thématiques répond à une double exigence vis-à-vis de notre problématique générale, exposée précédemment. D’une part, ces deux sujets sont essentiels à la sobriété du secteur du bâtiment, aujourd’hui responsable de 23% des émissions françaises de gaz à effet de serre : la rénovation énergétique des bâtiments constitue une priorité dans la stratégie énergétique française et le réemploi est un levier important pour limiter la quantité de déchets émise par le BTP (qui représente 76% des déchets issus des activités économiques) et réduire la quantité de matière utilisée pour la construction. Ils sont également au cœur de problématiques sociales : accessibilité à des logements de qualité, lutte contre la précarité énergétique. D’autre part, ces deux sujets appellent à renouveler l’organisation des filières en renforçant les coopérations locales entre divers acteurs publics et privés : collectivités territoriales, entreprises du BTP, gestionnaires des chantiers, agences locales de l’énergie et du climat, acteurs de la société civile et habitants, etc.

Dès lors, l’analyse croisée d’un ou plusieurs écosystèmes territoriaux par les différents membres du collectif s’attachera à répondre aux questions suivantes :

  • La mise en coopération des acteurs locaux permet-elle de répondre aux enjeux de transition écologique juste des territoires vers plus de sobriété et de résilience ? Comment et à quelles conditions ?
  • En quoi la coopération bouscule-t-elle le modèle économique des différentes parties prenantes ?
  • Quel modèle économique multi-acteurs ont-ils / cherchent-ils à déployer ?

Nous envisageons d’enquêter dans un premier temps sur trois territoires : métropolitain, péri-urbain et rural.

Organisations utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource : ALEC OUEST ESSONNE, Agence locale de l'énergie et du climat de l'est parisien - ALEC-MVE, Club Terres EFC Ile-de-France, Club inne, IE-EFC, La 27e Région, La Fabrique des transitions, SCOP Quadrant Conseil, CERDD

Contributeurs : Brigitte CORINTHIOS, Domdupuis, Patrice Vuidel, Sandro De Gasparo, Anne-Laure FEDERICI, Karine SAGE, Sylvine Bois-Choussy, Stéphanie Hauville, Florian Laboulais, Anne-Louise Nègre

Défi auquel répond la ressource : 4- Modèle économique, F- Bâtiment

Autre commun proche : Programme de rééquilibrage territorial des bassins de vie en Ile-de-France d’ici à 2050, Protocole de coopération des biens communs territorialisés., Entretenir un commun de connaissances et pratiques des comptabilités socio environnementales à partir d’expérimentations de la méthode C.A.R.E. dans l’ESS et les communs

Richesse recherchée : Financement

Compétences recherchée :

Communauté d'intérêt :

Type de licence ? Creative Commons BY SA 4.0

Niveau de développement : Idée

Cloud / Fichiers :

No-image-yet.jpg

Localisation :
Chargement de la carte...

Tags : Coopération multi-acteurs, ESS, EFC, Nouveaux modèles économiques, Transition écologique et solidaire, lutte contre la précarité énergétique, Efficacité énergétique, rénovation, rénovation thermique, matériaux biosourcés, réemploi, ressources immatérielles, Auto-construction, Résilience territoriale, innovation sociale, Transformation, Approche Systémique, changement systémique

Catégories : Connaissance

Thème : Général/Modèles, Général/Approches, Général/Enjeux, Facteurs de résilience/Gouvernance, Facteurs de résilience/Economie, Anticipation/Prospective, Regénération/Reconstruction, Regénération/Innovation

Candidat Appel à Communs : candidat 24 Nov

Référent ADEME :

Référent du commun : Brigitte CORINTHIOS


Les 5 parties ci dessous sont à remplir obligatoirement pour analyser le commun et vous conseiller

Candidat Appel à Communs :

Montant Aide souhaitée (en Euro) à l'Appel à Communs Sobriété et Résilience : 63700

1.Détails du Financement :

Le budget qui traduit la méthodologie proposée repose sur les postes suivants :

  • Temps de travail pour enquête, analyse, production de documents : 48 000 €
  • Temps de travail pour préparer et animer des temps de travail avec les acteurs de terrain, dans une perspective d’implication dans le cadrage, de partage des résultats d'enquête, d’appropriation et d’essaimage du commun produit : 22 000 €
  • Pilotage, coordination, évaluation, etc. : 10 000 €
  • Frais de déplacement, de bouche, de location de salle : 9 000 €
  • Mise en page graphique du commun produit : 2 000€

Soit un total de 91 000 €

La demande de financement s’élève à 70% du total, soit : 63 700 €

Des co-financements sont en cours de recherche auprès des territoires que nous envisageons d'investiguer.

Par ailleurs, concernant le modèle de revenus pour la gestion du commun qui aura été produit, la question reste à instruire avec l'ensemble des acteurs du collectif et notamment les structures d'intermédiation.

2.Détails Sobriété et/ou Résilience des Territoire :

Les acteurs qui œuvrent au quotidien en faveur de la sobriété et/ou de la résilience font face à des difficultés, des limites, voire des impasses dans un contexte de modèle économique général qui n’a pas été conçu pour intégrer ces enjeux. Le changement de modèle économique est nécessaire pour dépasser ces limites et même parfois pour simplement permettre le développement de ces acteurs. Le travail proposé ici s’inscrit dans l’objectif de co-construire un commun de connaissance au service de l’action dont les acteurs puissent se saisir pour concevoir des modèles économiques, au niveau micro et méso (pluri-acteurs, sur un bassin de vie) qui soutiennent la production des effets utiles sociaux et environnementaux attendus.

Le mode de travail permettra tout à la fois de co-construire ce commun et de mettre en œuvre un processus d’implication des acteurs locaux de manière à ce qu’il réponde à leurs besoins. Leur implication en amont durant la phase de cadrage permettra de contribuer à l’interconnaissance, la création d’une compréhension commune des enjeux et d’une culture partagée des réponses à ceux-ci. Elle permettra également d’initier des coopérations entre les acteurs agissant dans des démarches de sobriété sur les territoires investigués et avec les autres acteurs parties prenantes de la démarche.

La capacité d’autres acteurs, non impliqués dans le processus de construction des connaissances, à se saisir du commun produit sera testée (autres territoires et / ou autres sphères d’activité). Les conditions de son appropriation et de son évolution seront donc questionnées dans une optique d’essaimage sur d’autres territoires.

Cette démarche est fortement ancrée territorialement :

  • Le projet de commun, qui mobilise deux acteurs ancrés localement (Club Terres EFC IDF et Club Inné) qui s’attacheront, sur cette première étape, à observer trois territoires pour analyser le système d’acteurs à l'œuvre sur les enjeux de rénovation énergétique et du réemploi des matériaux.
  • Le collectif porteur du projet (structures et personnes), dans sa diversité, peut se prévaloir d’une connaissance fine et d'une solide expérience des thématiques, des dynamiques territoriales et politiques publiques locales et des acteurs des territoires envisagés - francilien (pour le Labo de l’ESS, le RTES et la 27eme Région, le Club Terres EFC IDF) et normand (pour le Club Inné).

Sa contribution à la sobriété et à la résilience territoriale est donc double :

  • Par son processus de production, coopératif, il contribue à l’interconnaissance, la création d’un compréhension commune des enjeux et d’une culture partagée des réponses à ceux-ci, et à la mise en coopération des acteurs agissant sur les territoires investigués et du reste des acteurs parties prenantes de la démarche ;
  • Par les contenus produits qui constitueront des savoirs partagés et diffusés largement pour outiller acteurs de terrain et acteurs intermédiaires (accompagnateurs, réseaux).

3.Détails Impacts environnementaux :

Les impacts environnementaux positifs du commun proposé sont essentiellement indirects. En apportant des connaissances et éléments méthodologiques concernant les modèles économiques des coopérations territoriales engagées dans une transition écologique juste, il favorisera la développement des écosystèmes d'acteurs et facilitera la mise en œuvre d’actions et la production d'effets utiles environnementaux et sociaux, dans le domaine du bâtiment et du réemploi des matériaux, et plus largement. Concernant les impacts environnementaux négatifs du projet, ceux-ci sont détaillés ci-dessous en fonction des différentes phases du projet, ainsi que les façons dont notre collectif entend les limiter.

Phase 1 : cadrage et méthodologie. Les impacts potentiels à cette phase sont très limités, essentiellement liés aux modalités d’échange et de réunion des parties prenantes. Des solutions visioconférence seront mises en place pour limiter les déplacements non nécessaires.

Phase 2 : Travail d’enquête et retours d’expériences et production. L’essentiel des impacts à cette phase concernera les modalités de déplacement liés aux entretiens et rencontres avec les acteurs sur les terrains. Les personnes mobilisées dans la réalisation des enquêtes privilégieront pour leurs déplacements les mobilités douces (marche, vélo, transports en communs et trains), excluant l’usage de l’avion. Des entretiens pourront être menés via des solutions d’échange à distance pour éviter des déplacements inutiles. Concernant la réunion des acteurs territoriaux, le choix des espaces de rencontre tiendra également compte du besoin de privilégier des transports décarbonés par les participants.

Phase 3 : restitution, valorisation et capitalisation. Là encore, ce seront les déplacements liés à l’organisation du séminaire de mise en commun et de l’événement de valorisation de la démarche qui constitueront le principal poste d’impact environnemental. Des solutions de participation à distance pourront être mises en place pour limiter le nombre de déplacements. Seront également privilégiés des lieux intégrant les enjeux environnementaux dans leur démarche. Enfin, les repas proposés privilégieront des produits de qualité (bio, locaux dans la mesure du possible) et issus de pratiques en cohérence avec les valeurs de justice sociale du projet (ex : repas préparés par une entreprise d’insertion).

4.Synthèse du projet de Commun :

Notre collectif :

Le projet de commun émane d’acteurs/têtes de réseau aux expertises complémentaires articulant compétences et connaissances aussi bien méthodologiques (études, analyses de terrain et d’initiatives, co-production de savoirs, diffusion et valorisation) que dans des champs d’intervention complémentaires, en lien avec la transition écologique juste. Ces acteurs, alliés de la Fabrique des transitions sont d’ores et déjà engagés dans une logique de production de communs, ayant contribué collectivement au Chantier “Modèle économique” porté par l’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération (IE-EFC) et ATEMIS entre 2022 et 2023.

Le projet de commun mobilisera 9 structures autour de 3 différents cercles de contribution - un cercle de contribution opérationnelle Club Terres d’EFC IDF, le Club INNE, Labo de l’ESS et RTES), un cercle de contribution en expertise (ATEMIS, Quadrant Conseil, la 27eme Région) et un cercle de diffusion et valorisation (qui regroupent les structures ci-avant ainsi que l’Association de promotion de la Fabrique de Transition et l’IE-EFC).

L’enjeu traité par le commun

De nouvelles formes de coopération (par ex: PTCE, SCIC, dynamiques d’EFC) émergent pour répondre au défi d’une transition écologique juste, axée sur la sobriété et la résilience des territoires. Ces coopérations permettent de mettre en synergie les acteurs et leurs compétences tout en mutualisant les moyens déployés. Elles induisent de nouveaux modèles économiques territoriaux, préfigurant localement une économie plus sobre et plus juste. Cet enjeu de transformation des modèles économiques par la coopération territoriale est particulièrement prégnant dans le secteur du bâtiment. En effet, ce secteur représente 44 % de l’énergie consommée en France1, 23% des émissions françaises de gaz à effet de serre2 et 76% des déchets issus des activités économiques3. Dans le même temps, le secteur du bâtiment fait face à des enjeux économiques et sociaux importants (accessibilité, précarité énergétique4, coût croissant des matériaux, entre autres). Face à ces problématiques, il est nécessaire de faire avec l’existant :

  • 80% du parc immobilier qui sera en usage en 2050 est déjà construit, il faut donc en prendre soin et le rénover pour l’aligner avec les objectifs de réduction des consommation énergétique ;
  • Pour limiter la consommation de ressources du secteur et la génération de déchets coûteux (écologiquement et économiquement) à gérer, il est nécessaire de mieux utiliser les matériaux déjà utilisés, notamment par le réemploi.

Il convient alors de penser la transition écologique juste du secteur du bâtiment à partir de l’articulation entre rénovation énergétique et écologique du bâtiment et réemploi des matériaux de construction. Ceci suppose non seulement une mise en coopération entre les acteurs engagés dans l’un ou l’autre de ces enjeux mais également entre ces deux écosystèmes d’acteurs.

Notre projet de commun

En réponse aux enjeux décrits ci-dessus, nous proposons d’élaborer un commun de connaissances au service de l’action. Celui-ci vise à dégager une vision partagée sur les conditions à créer et les principes d’action à mettre en œuvre pour rendre faisable techniquement et viable financièrement des dynamiques territoriales croisant rénovation énergétique/écologique du bâtiment et réemploi des matériaux issus de la construction/démolition, dans une logique de transition écologique juste.

Face à la nécessité de transformer nos modèles économiques, on observe en effet une pluralité d’approches (économie circulaire dont l’écologie industrielle territoriale et l'économie de la fonctionnalité et de la coopération; l'économie sociale et solidaire…), reflétant des univers culturels et des pratiques différentes. Les organisations impliquées souhaitent décloisonner leurs approches au service d’une capacité d’action conjointe, tout en préservant leur singularité. Ce qui suppose de s’accorder sur un référentiel, une grille de lecture et des questionnements communs. L’approche théorique n’est pas suffisante pour débattre de ces questions et elle ne permet ni d’embarquer les acteurs de terrain ni de proposer un cadre opérationnel d’actions. L’enjeu ici est donc d’ancrer l’analyse dans la confrontation avec des terrains d’étude pour à la fois réaliser ce rapprochement nécessaire et permettre l’appropriation des résultats qui seront produits dans ce cadre. Nous cherchons donc à travers ce projet à co-produire un commun à travers la mise en place d’un espace apprenant et du partage des ressources mêlant deux échelles :

  • Celle des accompagnateurs de démarche de transition (réseaux, acteurs de l'accompagnement et du financement, etc.)
  • Celle des acteurs opérant dans le champ de la rénovation énergétique des bâtiments ou du réemploi (pouvoirs publics, acteurs économiques, citoyens, etc.)

Le commun sera coproduit à partir de l’analyse des situations réelles observées dans les terrains investigués, en croisant approches de l’économie sociale et solidaire (ESS) et de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC). A ce stade, trois terrains - métropolitain, péri-urbain et rural- sont en cours de préparation. L'ALEC MVE située sur le territoire de la Métropole du Grand Paris et l'ALEC Ouest Essonne située dans l'Essonne se sont d'ores et déjà montrées intéressées. Les enseignements partagés produits au cours de cette démarche seront restitués à travers deux principaux canaux :

  • des livrables écrits, accessibles en open-source,
  • des événements de restitution à l’échelle locale (au sein des terrains d’études) et nationale.

La forme et les objectifs précis de ces contenus et événements seront co-définis avec l’ensemble des parties prenantes de la démarche pour favoriser l’appropriation du commun par celles et ceux qui en seront les premiers usagers.

Le rapport coût / impact du commun est faible. Premièrement, le projet s’inscrivant dans la continuité d’un chantier réalisé en 2022/2023, il n’y aura pas (ou peu) de “coût d’entrée” en termes de temps de travail : les acteurs engagés dans le projet ont déjà des habitudes de travail ensemble. De plus, le temps passé sur l’identification des terrains sera également relativement réduit car nous envisageons de nous appuyer sur notre connaissance fine et respective des territoires, de leurs acteurs et de leurs initiatives. Deuxièmement, il s’agit ici d’outiller des acteurs qui aujourd’hui font face à des limites ou des difficultés qui entravent leur développement et donc la dynamique de transition qu’ils cherchent à soutenir ; des difficultés qui vont parfois jusqu’à mettre en jeu l’existence même de ces acteurs comme l’expriment certains, faisant face par exemple à un “marché qui n’est pas là”. La mise au point de ces outils dans l’objectif de construire des trajectoires de développement pour dépasser ces difficultés représente donc un impact très important. Enfin, par la démarche de co-construction proposée et la représentativité des structures têtes de réseaux engagées dans le projet, nous faisons l’hypothèse d’un effet levier démultiplicateur du commun grâce à la capacité d’appropriation, de soutien et de diffusion des contributeurs, des partenaires et des acteurs des terrains observés, qui sont eux même impliqués dans des réseaux interprofessionnels.

1Source : Ministère de la Transition Énergétique (2021). URL : https://www.ecologie.gouv.fr/energie-dans-batiments

2Source : Ministère de la Transition Énergétique (20221). URL : https://www.ecologie.gouv.fr/construction-et-performance-environnementale-du-batiment

3Ademe. (2023), Déchets Chiffres-clés - Edition 2023. URL : https://librairie.ademe.fr/cadic/7700/dechets-chiffres-cles-2023-011982.pdf

4Source : https://onpe.org/sites/default/files/onpe_tableau_de_bord_2022_s1_v07.pdf

5.Autodiagnostic :

Pour rappel, le projet de commun s’inscrit dans un historique de réflexions/travaux portés par les différents têtes de réseaux (notamment les travaux du Labo de l’ESS sur la coopération territoriale, la sobriété, la low-tech ou la transition écologique juste ; ceux du RTES ; ceux portés par la 27ème Région notamment le programme Rebonds, ceux de la Fabrique des Transitions, du laboratoire ATEMIS et de l’IE-EFC autour notamment du référentiel “Villes Pairs”) et plus récemment autour de de la dynamique engagée au sein du Chantier « modèle économique ».

Pour autant, les rapprochements entre têtes de réseaux opérés d’un point de vue théorique ont montré leurs limites. Ils ont fait émerger un besoin de rendre opérant les concepts communs avec la conviction qu’une compréhension croisée enrichira les approches de chacun et permettra de développer une capacité d’action conjointe plus pertinente aussi bien au niveau des acteurs de la Transition (« accompagnateurs ») que des acteurs de terrain (« faiseurs »).

Ainsi, le choix de l’entrée “rénovation énergétique et écologique du bâtiment et réemploi” nous permet d’ancrer la réflexion autour des nouveaux modèles économiques de la sobriété dans une problématique bien identifiée et au cœur des enjeux de transition écologique juste. En effet, l’urgence climatique et les multiples crises énergétiques entraînent une accélération et une expansion des besoins qui nécessitent d’accompagner la capacité d’agir en développant la coopération de tout un ensemble d’acteurs : si le rapprochement s’est opéré entre acteurs publics ou parapublics (collectivités territoriales, acteurs historiques du conseil et de l’accompagnement) et les acteurs privés (maîtrise d’œuvre, AMOE, entreprises du cadre bâti...) à la faveur des dispositifs locaux de rénovation énergétiques soutenus par l’ADEME, la coopération n’est pas forcément instituée et les liens avec les acteurs des nouvelles filières et activités liées au réemploi des matériaux sont quant à eux bien plus émergents et à construire. Y compris avec les acteurs portant des dispositifs d'appui à l'auto-rénovation, dont la démarche porte intrinsèquement une visée de sobriété et de résilience. Cette entrée répond alors à des questionnements que rencontrent les acteurs de terrain (acteurs historiques du conseil et de l’accompagnement et porteurs de dispositifs locaux de rénovation énergétique, PTCE dédié à l'auto-rénovation...).

En outre, les différents échanges engagés avec les interlocuteurs de l’ADEME (Direction nationale et directions régionales IDF et Normandie, la CRESS Normandie) qui expriment un intérêt nous confortent dans le projet de commun proposé.

Il est aussi envisagé d’impliquer dans la démarche de cadrage du projet les acteurs de terrain investigués pour nous assurer d’une appropriation dès l’amont de l’utilité du commun recherché. Par ailleurs, le projet de commun est en lien avec le scénario 2 de la démarche prospective de l’ADEME “Transition(s) 2050” intitulé “coopérations territoriales” et vise à faire des liens avec d’autres dispositifs territoriaux soutenus par l’ADEME : le programme Coop’Ter, le programme "Territoires engagés pour la transition écologique".

Enfin, nous envisageons de nous rapprocher d’autres parties prenantes pour contribuer au projet; par exemple l’ANAH qui pilote la mise en place du dispositif FRANCE RENOV et le développement du réseau “Mon Accompagnateur Rénov”, les réseaux comme FLAME, le CLER, EKOPOLIS, ou encore de porter à connaissance ces travaux auprès du Club de l'Amélioration de l’Habitat (CAH), qui anime un groupe de travail “Synergies des acteurs publics et privés, pour intensifier la rénovation énergétique dans les territoires".

La sobriété est ainsi au cœur de notre proposition qui croise le défi “modèle économique” avec le défi “bâtiment”. En effet, notre expression du défi économique serait de “définir de nouveaux modèles économiques permettant de dépasser le paradoxe auquel nous sommes confrontés aujourd’hui entre une logique de volume qui caractérise le modèle économique dominant et les objectifs de sobriété” L’ADEME a d’ailleurs identifié l’EFC comme un modèle pertinent pour répondre aux enjeux de sobriété et proposé à travers la coopération une forme renouvelée de développement territorial qui articule modèle (microéconomique des entreprises ) et modèle de développement territorial durable. L’ESS, par ses modèles économiques hybrides et son savoir-faire en matière de coopération contribue également à répondre à ces enjeux.

D’un point thématique, nous resserrons le sujet autour du patrimoine bâti et du réemploi des matériaux de construction qui nous permet de nous intéresser en priorité au “déjà-là” des biens (bâti et matériaux). Il s’agit ainsi d’activer par le levier de la coopération, un ensemble d’activités qui permettent de prendre en charge en même temps des enjeux environnementaux, de confort et de qualité de vie, sociaux en adressant en priorité les questions de précarité énergétique, économiques tout en tenant compte des impacts socio-écologiques de l’activité. La production d’un commun de connaissance a pour objectif de soutenir l’action et les acteurs économiques dans la construction de leur modèle économique et dans le développement de coopérations territoriales. Aussi, le projet de commun s’inscrit « par nature » dans une démarche territoriale dès lors où l’approche du modèle économique que nous visons est un modèle au service de dynamiques territoriales. Nous envisageons d’enquêter dans un premier temps sur trois territoires : métropolitain, péri-urbain et rural où les contacts sont en cours ou avancés.

Co-piloté par le Labo de l’ESS, RTES, le Club Terres EFC IDF et le Club Inné, le projet de commun sera porté administrativement par le Club Terres EFC Ile-de-France, association loi 1901 habilitée à recevoir des subventions.

La réalisation du projet de commun sélectionné :

6.Réalisation du projet de commun:

Principe d’action : Nous posons le principe d’une co-construction d’un commun de connaissance “Bien (re) bâtir, bien vivre” avec :

  • La proposition aux acteurs de la transition (accompagnateurs) et aux acteurs terrain qui seront entendus en entretien de s’impliquer en amont tant sur le fond, les effets utiles attendus, que la forme du commun à construire.
  • La réalisation des entretiens par des binômes croisant expertises EFC/ESS
  • La mise en place d’un comité d’experts - ressources

Pour faciliter l’appropriation du commun après sa production, il est prévu durant la démarche :

  • une diffusion au niveau local, sur les terrains d’étude par un temps de restitution permettant un retour réflexif des acteurs sur les enseignements tirés par notre collectif dans un cadre d’intelligence collective et une réflexion collective sur de possibles expérimentations coopératives
  • la constitution de deux groupes miroirs pour présentation du commun et sa confrontation à des personnes qui n’ont pas participé son élaboration :
  1. Un groupe miroir constitué d’accompagnateurs/consultants de dynamiques de transition
  2. Un groupe miroir constitué d’acteurs (élus, agents des collectivités, acteurs socio-économiques et agents de l’État…)
  • une diffusion dans les différents réseaux impliqués dans les démarches de transition et auprès de têtes de réseaux liés aux questions du bâtiment et de l’énergie lors d’un séminaire de restitution mais aussi de mise au travail des questions abordées dans un objectif d’appropriation et d’essaimage

Sur cette base, la co-production du commun se déclinera en 3 phases, pour une durée de réalisation totale de 12 mois (Nota Bene : à chaque phase, le comité d’experts ressources sera mobilisé en appui des étapes).

Phase 1 : Cadrage et précision du périmètre des questions économiques à instruire (3 mois)

Objectifs

  • Finaliser l’identification des terrains et des acteurs pressentis
  • Partager avec les acteurs, experts EFC et ESS, et parties prenantes le périmètre des questions économiques à instruire et les attendus du commun

Livrables pour cette phase

  • Note de cadrage et ressources mobilisables
  • Méthodologie et grille d'entretien
  • Cartographie des territoires et des systèmes d’acteurs pré-identifiés


Phase 2 : Travail d’enquêtes et de retours d’expériences et de production (7 mois)

Objectifs

  • Mener le travail d’entretiens d’acteurs et d’observation des terrains
  • Produire les analyses et partager les premiers enseignements : Entre acteurs de la transition / comité d’experts et par espace territorial
  • Produire le / les communs

Livrables

  • Des documents de restitution des enquêtes, par terrain
  • Une première version du commun de connaissance au service de l’action, s’appuyant sur les trois enquêtes de terrain et une analyse croisée EFC/ESS


Phase 3 : Restitution, valorisation et capitalisation des résultats auprès de nos réseaux (et les autres réseaux des acteurs de l’énergie et du bâtiment). (2 mois)

Objectifs

  • Partager les enseignements en séance collective et les confronter (groupe miroirs)
  • Valoriser le travail et le commun produit
  • Préparer le post commun et l’appropriation par les réseaux et acteurs de terrain

Livrables

  • Comptes-rendus des groupes miroir
  • Un événement d’une journée réunissant l’ensemble des partie prenantes du projet, élargi à d’autres acteurs de la transition et notamment ceux qui travaillent sur les questions du bâtiment et de l’énergie


Un Chantier transversal : En parallèle, il est proposé de mettre en place un dispositif d’évaluation du travail en commun afin d’évaluer en quoi ce travail en commun produit des effets utiles pour les personnes, pour les organisations représentées, pour leurs écosystèmes…


Liste des CR d'atelier en lien avec ce Commun Bien (re) bâtir, Bien habiter: aucun pour le moment


Suivi des actions

Search actions Add an action See this page for more information
Open
+ A faire0
+ En cours0
+ Fait0