"Les couleurs de l'eau"
« Les couleurs de l’eau » est un Commun de la ressource en eau sous la forme d’un double dispositif de concertation-action pour faire émerger des nouveaux processus démocratiques autour de l’eau, favoriser les solidarités et anticiper les gestions de crises hydriques (sècheresse, inondation…)
Description :
Faisant suite à la sécheresse exceptionnelle de l’été 2022, le 24 novembre dernier, le Sénat publiait un rapport d’information des potentielles conséquences du changement climatique sur la gestion de l'eau d'ici à 2050. Il concluait sur l’importance de repolitiser les instances de gouvernance de l’eau et de décentraliser davantage la décision publique. « Le pouvoir étant passé aux techniciens, les décideurs doivent réinvestir la question de l’eau et siéger dans les structures gérant la fourniture d’eau potable». L’avenir de l’eau doit rester l’affaire de tous, une res publica.
Repolitiser l’eau, si cette ambition veut pouvoir s’incarner et dépasser le vœu pieu, nécessite des expérimentations territoriales concrètes pour pouvoir lever les nombreux freins organisationnels existants : comment faire quand la gestion de l’eau est déjà un mille-feuille institutionnel ? Comment mener un projet d’innovation avec une forte dimension démocratique locale et contextualisée ? Comment mobiliser et embarquer un maximum d'habitants et de professionnels sur le territoire pour engager une transition massive vers la sobriété et être plus résilient face à l’intensifications des risques liées à la ressource en eau ? Pour cela, nous proposons de construire sur des territoires pilotes et volontaristes deux outils de concertation-action complémentaires sur la base d’un nouveau récit de l’eau : « les couleurs de l’eau ».
Ce nouveau récit est issu d'une étude sociologique exploratoire menée par le LyRE de Novembre 2022 à Février 2023, interrogant à la fois les acteurs de l’eau et les usagers sur le sujet de la sècheresse de l’été 2022.
« Les couleurs de l’eau » est un Commun de la ressource en eau sous la forme d’un double dispositif de concertation-action. Il se décompose en deux outils complémentaires : - Une expérience immersive grand public pour mieux comprendre les situations de crises de l’eau, mobile, transposable et personnalisable sur n’importe quel territoire y compris les outre-mer (ex : escape game) - Un « planspiel des crises hydriques» en direction des parties prenantes directes et indirectes de la gestion de l’eau déployable en présentiel ou distanciel, notamment les aménageurs ou encore les communicants.
Organisations utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource :
Contributeurs : Manon Viviere, Julia Barrault, Le LyRE, Marie-Lou Bret
Défi auquel répond la ressource : 2- Mise en récits, 3- Gouvernance, B- Planification et aménagement urbain
Autre commun proche : Partage d'outils et de formations pour accéler la transition écologique dans les territoires, Plateforme pour la mobilisation citoyenne face aux crises, Protocole de coopération des biens communs territorialisés.
Richesse recherchée : Cas d'usages, Financement, Moyen de prototypage - production - essais et calcul, Expérimentation
Compétences recherchée : Général, Général/Approches, Vulnérabilités/Concept, Vulnérabilités/Ecosystémique, Facteurs de résilience/Gouvernance, Facteurs de résilience/Urbanisme, Anticipation/Prospective, Gestion de crise/Enjeux, Gestion de crise/Dispositif
Communauté d'intérêt :
Type de licence ?
Niveau de développement : Idée
Cloud / Fichiers :
Tags : ressource en eau, concertation, plannification urbaine, espace de dialogue, crise, Résilience, solidarité, conflits, communication incitative, strategie territoriale, prospective, usagers, sècheresse, innodations, aménageurs
Catégories : Connaissance, Matériel
Thème : Général, Général/Approches, Vulnérabilités/Concept, Vulnérabilités/Ecosystémique, Facteurs de résilience/Gouvernance, Facteurs de résilience/Urbanisme, Anticipation/Prospective, Gestion de crise/Enjeux, Gestion de crise/Dispositif
Candidat Appel à Communs : candidat 24 Nov
Référent ADEME :
Référent du commun : Manon Viviere
Les 5 parties ci dessous sont à remplir obligatoirement pour analyser le commun et vous conseiller
Candidat Appel à Communs :
Montant Aide souhaitée (en Euro) à l'Appel à Communs Sobriété et Résilience : 40000
1.Détails du Financement :
1.Financement Cout globale : 80K Part financement ADEME 50% : 40K Auto-financement main d’œuvre : 40K 1/Expérience immersive : 60K Designeurs (conception prototypage) : 25K Matériel 15K Accompagnement/animation/pilotage LyRE : 20K 2/Planspiel : Accompagnement/animation/pilotage/réalisation LyRE 20K Organisations utilisatrices : non rémunérées
2.Détails Sobriété et/ou Résilience des Territoire :
Organisations identifiées comme utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource : - Dijon Métropole - Pays Basque (Biarritz) - PACA (Canne, Grasse, Porquerolles…) - Occitanie (Hyères, Agde…) - Bas Languedoc Partenaires « design makeurs » identifié pour collaborer : La cité du Design Saint Etienne
Impacts : - Proposer un nouveau langage commun de l’eau : les couleurs de l’eau comme une véritable alternative à la pédagogie par petit et grand cycle de l'eau - S’entrainer à la culture du risque hydrique - Favoriser les solidarités et sortir du discours anxiogène de la « guerre de l’eau » - Proposer des outils de concertation qui nourrissent la réinvention de la gouvernance de l’eau, afin de la rendre plus accessible pour les usagers et les parties prenantes non experte sur la ressource en eau : les aménageurs, les communicants, les secteurs économiques et touristiques etc. - Apprendre à co-décider en amont pour mieux faire face et co-décider dans les comités sècheresse en cas de crise de la ressource en eau.
Ancrage local : L'ensemble de la communauté du LyRE sera mobilisable autour du projet. Elle comprend, entres autres et au-delà des collectivités intéressées pour être territoires pilotes cités plus haut :
- Agences d’urbanismes Bayonne Sud landes (AUDAP) et de Bordeaux Métropole (AURBA) - SCOT Pays Basque ; SCOT Bordeaux Métropole (Sysdau) - Université de Bordeaux - Université Paris Sorbonne - Ecoles d’architecture et des paysages de Bordeaux - Capscicences - Cité du Design (Saint Etienne) - Agences de l’Eau - BRGM - INRAE - …
3.Détails Impacts environnementaux :
- Déplacements sur les territoires pilotes en train ou co-voiturage - Espace numérique partagé pour éviter les PJ en mails (sharepoint) - Objectif zéro achat le petit matériel neuf pour les animations présentiel (paper board, stylo, post-it…) - Identification des prestataires les plus éco-responsables et locaux sur les territoires pilotes pour la communication autour de l’expérience immersive - Identification des prestataires les plus éco-responsable pour la phase de conception de l’expérience immersive
4.Synthèse du projet de Commun :
Outil d’Experience immersive :
0-3 mois : Co-définition et stabilisation de la méthode avec le partenaire en design 0-6 mois : Design thinking avec 2 temps collectif : les usagers et les parties prenantes 6-9 mois : Conception-prototypage 9-12 mois : communication et test en immersion auprès d’utilisateurs 12-18 mois : Evaluation et industrialisation de l’outil
Outil Planspiel :
0-3 mois : Définition et stabilisation de la méthode Planspiel adapté aux enjeux de crises de l’eau 0-6 mois : identification des communautés et territoires tests (idéalement une communauté d’acteurs types des métiers de l’urbanisme // territoire tests regroupant une communauté élargie d’acteurs concernés par les enjeux de l’eau (agriculteurs, acteurs du tourisme, monde de l’énergie, syndicats des eaux, agences de l’eau, association de protection de la biodiversité, acteurs de la pêche etc.) 6-12 mois : réalisation des planspiele, ciblés sur des communautés d’acteurs et sur les territoires pilotes 12-18 mois : Evaluation et industrialisation de l’outil
5.Autodiagnostic :
Le commun est à l’état d’idée avancée. Il repose sur une étude sociologique récente qui a permis d’interroger les acteurs et les usagers sur un cas de crise de l’eau exceptionnel et en à tirer des enseignements pour identifier les besoins en matière de résilience face aux crises hydriques à venir : avoir un langage commun de l’eau plus transversal et plus simple ; avoir une gouvernance de l’eau plus participative et inclusive ; avoir un approche du développement des territoire qui prennent mieux en compte les enjeux de préservation de la ressource afin de limiter les impacts de la croissance urbaine sur la ressource en eau Le commun est un outil de « «concertation-action » « deux-en-un » pour pouvoir mobiliser l’ensemble d’un territoire sur les enjeux de l’eau de manière contextualisée : les acteurs et les usagers. Sa méthode de réalisation est également participative pour sa conception mais aussi pour être testée en situation réelles. Les outils dans leur format générique seront en libre accès (dossiers et kits téléchargeables). Nos besoins sont essentiellement accès sur le financement et le conseil sur la digitalisation des outils. Sur ce point, nous souhaitons être soutenues et conseillées
La réalisation du projet de commun sélectionné :
6.Réalisation du projet de commun:
le LyRE a mené une étude sociologique exploratoire de Novembre 2022 à Février 2023, en interrogant à la fois les acteurs de l’eau et les usagers. A titre d’exemples, celle-ci montre plusieurs grands résultats : - L’intensité des réunions des comités sècheresse a été fertile aux souhaits de nouvelles formes de gestion de proximité de l’eau et de manière plus ouverte sur certains territoires (ex de l’Aude ou encore de la Bretagne)
- Les usagers font preuve de solidarités face aux enjeux de l’eau et l’abordent de manière de plus en plus holistique (eau & agriculture ; eau & énergie ; eau & tourisme…)
- Les « aménageurs » et « faiseurs de ville » prennent insuffisamment encore les enjeux de l’eau dans leurs réflexions de planification urbaine et d’accueil des populations et de développement, qu’il soit économique, touristique etc.
- Pour tous, les usagers comme les acteurs de l’eau, il apparait nécessaire de réfléchir ensemble avec de nouveaux récits de l’eau, qui permettent de communiquer autrement des enjeux de l’eau au grand public et permettre que les arrêtés sècheresse soient mieux suivis et appropriés et qui permettent de créer de nouvelles solidarités, du moins mieux aborder l’eau quand elle est au cœur d’un conflit d’usage.
Ce nouveau récit est également issu de l’enquête exploratoire et sera également consolidé grâce au processus de création du commun. Au nombre de 7 couleurs à ce jour, chacune correspond à la fois à des types d’eau spécifiques, chargées également de représentations sociales, de moyens techniques d’exploitations, d’usages qui se chevauchent, d’une plus ou moins grande connaissance et visibilité grand public etc.
A titre d’exemple, l’eau « bleue » renvoie à l’eau potabilisée et également pour les usagers, à l’eau des piscines qui a de la valeur symbolique en termes de réussite sociale. Elle apparait la plus précieuse à préserver. Elle fait l’objet de toutes les attentions en termes de stratégie d’économie d’eau, notamment pour les particuliers.
• 1er outil : l’expérience immersive grand public
L’outil sera construit en se basant sur la méthode du design fiction. Cette approche nous apparait en effet la plus adaptée à notre souhait de favoriser le plus possible des fonctions d’immersion dans une expérience de crise hydrique et de mettre en capacité les individus à se sentir concernés par ces enjeux, en générant du lien émotionnel avec l’eau.
Le design fiction est une pratique de design de projet visant à explorer les futurs possibles d’un territoire, d’une structure, d’une technologie en créant des scénarios spéculatifs, souvent provocateurs, narrés à travers des objets conçus pour faire comme s’ils existaient déjà dans le présent (prototypes physiques, manuels d’utilisation, applications numériques, vidéos d’utilisateurs fictifs, articles de presse, pastiches d’articles universitaires…).
L’objet de communication provoquera des interactions et des dialogues et aide à rendre le futur suffisamment réel pour les gens, afin de susciter des questionnements significatifs sur des problématiques abstraites, éloignés du quotidien ou impensées du grand public. Cet outil fictionnel aura pour audience le grand public, mais sera également une excellente manière d’acculturer des parties prenantes, et des professionnels impliqués directement ou indirectement aux enjeux de l’eau auquel est plus particulièrement adressé le deuxième outil.
Sans pouvoir préfigurer quelles formes prendra l’outil, ce dernier devra au moins respecter les critères suivants : - Être matérialisable dans l’espace. Il pourra être digital mais pas à 100%. - Être déplaçable sur un territoire ou sur d’autres territoires en tenant compte des spécificités des territoires qui l’accueillent et le mobilisent - Pouvoir donner des éléments de connaissance sur l’appropriation des enjeux de crise sécheresse par le grand public.
• 2eme outil : Le Planspiel de la sècheresse
Le Planspiel est un mot allemand pour "jeu de simulation". Les Planspiele sont utilisés depuis déjà plusieurs dizaines d’années en Allemagne dans le domaine de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (DIfU 2022) mais sont aussi mobilisés sur d’autres thématiques. L’objectif est de simuler des situations pratiques, aussi proches que possible de la réalité, afin de rechercher des solutions de manière ludique et apporter des réponses innovantes et réalistes aux enjeux actuels. Dans les jeux de simulation, les participant.e.s travaillent à partir d’une étude de cas replacée dans un contexte. Ils et elles prennent des décisions, font des recommandations et étudient les conséquences de leurs actions. Leurs travaux ont abouti à une « maquette » aussi réaliste et opérationnelle que possible. (Reich 2007 : 1). Les participant.e.s acquièrent ainsi des connaissances immédiatement mobilisées pour des situations concrètes, à la différence des outils type « fresque pour le climat ». Il s’agit d’apprendre à gérer collectivement des missions de politiques publiques complexes et inédites, ici les crises hydriques. Le principal avantage du Planspiel est de générer, par le jeu, un environnement de travail « sans craindre l’erreur ». Les participant.e.s apportent leurs compétences et leurs points de vue, testent des solutions alternatives et anticipent les possibles conséquences de leurs décisions.
La dimension jeu permet des échanges d’arguments ouverts et la « mise en situation » de différentes solutions possibles pour répondre à des missions concrètes. En fonction de la conception du Planspiel, ce dernier peut apporter des solutions innovantes et créatives qui peuvent aller jusqu’à des approches opérationnelles directement applicables dans la pratique de l’aménagement et la planification territoriale. L’implication de différentes parties prenantes permet d’intégrer des façons de voir et des intérêts variés dans le processus (voir entre autres Diekmann/Leppert 1978 ; Stüer/Lau 1978 ; Scholles 2001).
Sur les enjeux de résilience face aux crises hydriques à venir, le planspiel permettra de prendre en compte tous les points de vue des parties prenantes du territoire et de jouer leurs rôles afin d’apprendre à se mettre « à la place de… ». Les mises en situations et l’interprétation de rôle par les participants permettra également de réaliser de la pédagogie autour des enjeux de l’eau, de manière nouvelle et surtout opérationnelle pour l’avenir proche.
Les différentes séquences seront alimentées par des fiches « expertises » pour permettront l’acculturation commune.
Les différentes séances de travail du planspiel seront thématisées selon les couleurs de l’eau évoquées : par exemple, une séquence de travail sur les « eaux sombres » qui correspondent aux nappes souterraines etc.
Un fois construit et testé sur un des territoires pilotes, le planspiel aura vocation à être partagé dans une forme kit générique en ligne. Le planspiel sera aussi construit dans une forme numérique pour pouvoir se réaliser en distanciel si besoin. Il pourra être accompagné de tutoriels pédagogiques.
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