Plateforme pour la mobilisation citoyenne face aux crises
Plateforme pour l'appui à la mobilisation citoyenne face aux crises
Description :
Réunir tous les acteurs intéressés par le sujet de la mobilisation citoyenne en prévention et réponses aux crises (qu'elle soient naturelles, sanitaires, technologiques, voire même sociales) à travers une plateforme permettant de partager connaissances, expériences, outils, méthodologies et approches.
Cette activité s'inscrit dans le cadre du projet "Entraide en temps de crises", porté par le Groupe URD et Pablo Servigne. En effet, les ruptures en cours – climatique, politique et géopolitique, sanitaire, etc. – et souvent interconnectées questionnent les capacités des acteurs classiques de la réponse à intervenir. Les pays qui se croyaient protégés, ou du moins préparés à ces crises, prennent conscience que les secours et les institutions ne sont pas prêts face aux nouveaux risques systémiques. Dans le même temps, bien souvent, les populations exposées, non préparées ni formées à vivre ces ruptures, s’entraident et s’autoorganisent dans la crise par des processus spontanés, endogènes et informels. L’exemple du COVID a marqué les esprits en mettant en lumière le potentiel d’organisation des citoyens et des acteurs locaux face à une situation pourtant inédite. Ces mêmes dynamiques sont régulièrement observées dans les contextes de crise et ont été étudiées lors des évaluations du Groupe URD ainsi que par plusieurs chercheurs académiques (Sandrine Revet , Isabelle Desportes , Alice Corbet). Cependant, selon nos observations et les multiples évaluations de réponse aux catastrophes, les acteurs humanitaires et les secours ne s’appuient pas sur ce potentiel, et ce faisant, fragilisent ces dynamiques endogènes. Aussi, le projet "Entraide en temps de crises" vise à renforcer les capacités et volonté de s’entraider en temps de crises - actuelles et futures - par la prise de conscience, l’expérimentation et la compréhension des phénomènes d’entraide spontanés et des façons de les soutenir pour les différents acteurs et habitants des territoires. Pour y parvenir, le projet s'appuie sur l'hypothèse de changement suivante : en se basant sur un socle de connaissances robuste et des recommandations co-construites ainsi que sur un réseau et des ressources pour expérimenter et échanger (OS1), les individus et collectifs citoyens sont renforcés dans leur volonté et capacité d’agir (OS2) et les acteurs de l’aide et des territoires sont désireux et mieux outillés pour interagir avec les individus/citoyens (OS3).
Plus spécifiquement, nous présentons ici le résultat 4 de l'OS1, qui constitue le commun proposé : un réseau est initié autour d’un centre de ressources partagées pour diffuser les recommandations et animer des processus participatifs favorisant l’entraide. Ce résultat sera atteint via trois activités :
Activité 4.1 : identifier et rassembler une fois par an les acteurs intéressés par la mobilisation citoyenne dans les crises (Makesense, Solucracy, Risk Institute de Grenoble, etc.) Activité 4.2 : organiser la plateforme/centre de ressources sous forme de commun (boite à outils, récités, recommandations, contacts, réseaux de pairs, etc.) Activité 4.3 : poser les bases de fonctionnement pérenne du réseau et de la plateforme (gouvernance, modèle économique, etc.) sur les principes des communs
Le projet "Entraide en temps de crises" s'articule par ailleurs avec un projet de recherche opérationnelle éponyme conduit par le Groupe URD, qui travaille depuis longtemps sur les questions des crises, des fragilités et sur la participation des populations dans les programmes d’aide, et par Pablo Servigne qui s'intéresse de près aux crises, risques d'effondrement et aux mécanismes d'entraide. Le projet de recherche comprend deux parties : - une première phase de recherche qui a déjà débuté par des collectes de données et des études sur le terrain (à Briançon, dans la Vallée de la Roya, sur l’ile de Réunion, en Ukraine, en Australie, en Afrique…). Celle-ci permettra de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre, les facteurs (sociaux, culturels, économiques, etc.) qui les favorisent, ce qu’il faut faire et ne pas faire pour les soutenir avant, pendant et après les crises. - Une deuxième phase d'approfondissement des recommandations et de publication des résultats qui permettra de partager les connaissances acquises sur les contextes de crises et de les rendre disponibles pour tous et toutes à travers différents supports et moyens de diffusion.
Organisations utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource : Makesense, Solucracy
Contributeurs : Makesense, Solucracy
Défi auquel répond la ressource : 1- Connaissances - Ressources, 2- Mise en récits, 3- Gouvernance, B- Planification et aménagement urbain
Autre commun proche :
Richesse recherchée : Financement, Conseil Expertise, Contributeur - Communauté
Compétences recherchée : Facteurs de résilience, Anticipation, Gestion de crise
Communauté d'intérêt :
Type de licence ? Creative Commons BY SA 4.0
Niveau de développement : Idée
Cloud / Fichiers :
Localisation :
Tags :
Catégories : Connaissance
Thème : Vulnérabilités, Facteurs de résilience, Anticipation, Gestion de crise
Candidat Appel à Communs : candidat 24 Nov
Référent ADEME :
Référent du commun : aline hubert
Les 5 parties ci dessous sont à remplir obligatoirement pour analyser le commun et vous conseiller
Candidat Appel à Communs :
Montant Aide souhaitée (en Euro) à l'Appel à Communs Sobriété et Résilience : 80607
1.Détails du Financement :
Le coût du projet "Entraide en temps de crises", financé par l'AFD, est de 800 000€. La présente demande de financement constitue en fait une demande de co-financement ciblant le résultat 4 de l’objectif spécifique 1 pour le lancement d’un réseau d’acteurs pour la mobilisation citoyenne face aux crises. Elle correspond à un budget pour 18 mois. Elle comprend les frais suivants (le ratio de chaque catégorie est indiqué en pourcentage du montant total)
- Les coûts de ressources humaines pour l’animation et la participation au réseau (122 jours dont 72 pour animation ; 50 pour participation ; 76%) - Les frais de structures (12%) - Les frais des rassemblements annuels (1 rassemblement en 18 mois ; 5%) - Les frais de prestation pour le développement de la plateforme et les frais de serveur (7%)
2.Détails Sobriété et/ou Résilience des Territoire :
Le projet vise à répondre aux enjeux de résilience des territoires face aux crises grâce à un partage d'expériences et de connaissances. Il s'agit de permettre aux acteurs intéressés par la mobilisation citoyenne face aux crises de partager leurs ressources afin d'améliorer une compréhension commune des risques et des façons de s'y préparer.
Les liens avec les territoires s'expriment à différents niveaux :
- certains territoires français seront des espaces de recherche : c'est le cas du Briançonnais et de la Réunion, cas d'étude du projet de recherche Entraide), et éventuellement la Roya ou une autre zone touchée par une catastrophe d’envergure
- certains territoires français seront des espaces d'expérimentation pour la préparation aux crises : c'est le cas de la ville de Grenoble qui a inscrit la participation citoyenne dans sa stratégie de résilience et qui souhaite mettre en pratique les leçons apprises du projet Entraide - une lettre d'intérêt peut être fournie ; une expérimentation est également prévu dans les Baronnies Provençales - déjà discutée avec la collectivité territoriale mais pas de lettre d'intérêt à ce stade
- plusieurs autres territoires français, susceptibles d'être intéressés pour être membres du réseau, seront approchés, notamment à travers Cités Unies France et l’AFPCNT, tous deux membres du Comité de pilotage du projet Entraide. Enfin, les demandes d’appui pour l’animation des Programmes d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) formulées par les collectivités territoriales sont considérées comme des points d’entrée utiles pour intégrer de nouveaux membres au réseau.
3.Détails Impacts environnementaux :
Les impacts environnementaux négatifs du projet sont les suivants :
- les impacts liés à l'utilisation du numérique pour la plateforme et les réunions en visioconférence (consommation de ressources naturelles, émissions de GES, DEEE). Le numérique minimise cependant les déplacements et a donc une empreinte carbone réduite relativement par rapport aux rencontres en présentiel. En outre, la plateforme sera construite et utilisée en gardant en tête un objectif de sobriété afin de minimiser son empreinte écologique.
- les impacts liés aux déplacements pour les rassemblements annuels des acteurs du réseau. En effet, il est aussi important de créer du lien entre les acteurs du réseau. Ces déplacements annuels génèreront inévitablement des émissions de gaz à effet de serre mais celles-ci seront réduites au maximum en privilégiant systématiquement le train, les transports en communs et le covoiturage.
- les impacts liés à la restauration lors des rassemblements annuels. Afin de les minimiser, celle-ci sera végétarienne, biologique, de saison et autant que possible sans emballage.
A noter que la réduction de l'empreinte environnement des projets menés s'inscrit complètement dans la stratégie du Groupe URD (https://www.urd.org/fr/le-groupe-urd/notre-demarche-environnementale/) qui s'est notamment engagé à diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 2019 et relativement à son chiffre d'affaires).
4.Synthèse du projet de Commun :
Le réseau pour la mobilisation citoyenne face aux crises constitue le commun proposé. Grâce à une plateforme collaborative, correspondant au centre de ressources mentionné plus haut, les acteurs du réseau pourront partager les connaissances acquises sur les contextes de crises et sur la mobilisation citoyenne.
L’objectif est de rendre disponibles et utiles à tous les acteurs intéressés - que ce soit des citoyens, des acteurs institutionnels, des associations, des chercheurs, etc.) - les connaissances acquises sur l'entraide en contextes de crises en France et à l’étranger. Au-delà du partage de connaissances, il s’agira aussi d’inviter ces acteurs à s’organiser et de faciliter les synergies entre eux pour renforcer la résilience des territoires face aux crises.
Le projet « Entraide en temps de crise » durera 36 mois mais la part présentée dans l’appel à commun ne concernera que 18 mois de ce projet, ce qui permettra par ailleurs de donner un peu plus de temps pour la production des livrables issus du projet de recherche.
A l’issue du projet, le réseau d’acteurs aura été solidement constitué, en particulier sa gouvernance et ses modalités de fonctionnement – y compris les modalités de prise en charge des coûts - auront été établis. La suite du fonctionnement du réseau pourra alors se poursuivre selon les modalités choisies. Il est par exemple envisagé que les acteurs institutionnels (collectivités locales par exemple) puissent à termes prendre financièrement en charge les coûts de fonctionnement pour garantir sa pérennité.
Le rapport cout/impact du commun est faible au regard des bénéfices qu’il apporterait aux acteurs des territoires pour mieux se préparer et répondre aux crises. En anticipant et améliorant la réponse à celles-ci, en lien avec la participation citoyenne, les acteurs institutionnels réduiront les coûts économiques mais aussi humains. Sans compter que les valeurs d’entraide et de solidarité transmises bénéficieront à la cohésion sociale des territoires.
5.Autodiagnostic :
Face aux crises actuelles et à venir, des acteurs associatifs se mobilisent pour venir en aide aux territoires, pour aider les acteurs institutionnels à mieux se préparer et y répondre selon une approche citoyenne participative (enquêtes, concertations, etc.), et pour soutenir les initiatives citoyennes d’entraide qui émergent en parallèle.
Si cette dynamique est encourageante et riche d’enseignements, elle reste souvent circonscrite au niveau de chaque territoire concerné et des acteurs spécifiquement mobilisés, sans que des liens soient toujours établis entre ces différentes initiatives.
Par ailleurs, les travaux de recherche en cours et à venir sur l’entraide en temps de crises, ceux du Groupe URD, de Pablo Servigne, des chercheurs comme ceux du Risk Institute de Grenoble permettent et permettront de tirer des leçons des différentes expériences, en France et à l’international.
L’idée de ce réseau est donc née d’une volonté partagée d’acteurs de la mobilisation citoyenne (comme Maksense et Solucracy), et d’acteurs du monde de la recherche universitaire (Risk Institute de l'UGA) et opérationnelle (Groupe URD), de partager leurs expériences, leurs approches, leurs analyses, dans une dynamique d’apprentissage entre pairs, sans oublier d’inviter les acteurs institutionnels de prévention et réponses aux crises (les collectivités locales, la sécurité civile, etc) à rejoindre les réflexions.
Il faut préciser que la gouvernance du réseau reste à construire, selon une approche par les Communs qui demande du temps. Aussi, la licence proposée (Creative Commons BY SA 4.0) devra faire l'objet de discussion. Une autre licence - qui s'inscrit toujours dans la logique de Communs - pourrait finalement être préférée.
Le Groupe URD a une longue expérience de création et d'animation de réseaux. Il anime aujourd'hui 3 réseaux, dont le Réseau Environnement Humanitaire (https://www.environnementhumanitaire.org/), qui a fait l'objet d'une révision de sa gouvernance en 2022 (processus qui a duré 6 mois) afin de mieux répartir les responsabilités et pouvoirs entre organisations membres. Lui-même organisé en gouvernance partagée, le Groupe URD pratique au quotidien les outils d’intelligence collective et applique les principes directeurs qui sous-tendent la gestion des communs .
Enfin, le Groupe URD est également familier des collaborations multi-acteurs, autant dans le cadre des recherches-actions menées que dans celui plus général de think tank de l'aide international impliquant de nombreux acteurs distincts (ONG, bailleurs de fonds, collectivités territoriales, acteurs institutionnels, scientifiques, secteur privé, etc.)
La réalisation du projet de commun sélectionné :
6.Réalisation du projet de commun:
Pour réaliser ce réseau, le processus suivant est envisagé :
Initier dès le démarrage du projet des réunions en visio en invitant les différentes parties prenantes pré-identifiées afin de lancer la réflexion sur sa gouvernance et les modalités de fonctionnement (raison d’être, organes et modes de prise de décision, licence juridique, etc.), selon une approche par les Communs. Au final plusieurs documents seront élaborés et rendus publics : une charte et un règlement intérieur seront élaborés.
Lancer la réalisation d’une plateforme. Celle-ci serait probablement une plateforme wiki. Un cahier des charges sera établi par les acteurs du réseau et le Groupe URD se chargera du recrutement d’un prestataire pour la développer. Un guide d’utilisateur, public, sera également élaboré.
Partager des ressources. Une fois la plateforme réalisée, les acteurs du réseau seront invités à venir l’alimenter selon une logique d’archivage préalablement définie. Les ressources déposées seront sous la license choisie.
Se réunir en visio pour partager ses expériences et connaissances. Sous l’animation du Groupe URD, les acteurs du réseau se réuniront régulièrement (au moins une réunion par trimestre) pour échanger autour de leurs expériences et connaissances, en s’appuyant sur les ressources de la plateforme. Des comptes-rendus seront produits. Se réunir annuellement. Organisé par le Groupe URD, ce rassemblement annuel (un seul au cours du projet) sera l’occasion de créer des liens entre les acteurs du réseau. Il aura, là encore, pour objectif un partage d’expériences et de connaissances, mais le format en présentiel permettra d’envisager des contenus et modalités d’échanges différents des réunions en visio. Un compte-rendu sera produit
Liste des CR d'atelier en lien avec ce Commun Plateforme pour la mobilisation citoyenne face aux crises: aucun pour le moment