L'atlas des espaces économiques de la transition
Cartographier les espaces où agissent les acteurs d’intérêt écologique et sociétal (espaces de travail, d’échanges, d’activités, de solidarité)
Description :
Notre projet est un atlas numérique qui cartographie les “espaces économiques de la transition”, ce parc immobilier dédié aux acteurs d’intérêt écologique et sociétal que notre association cherche à valoriser et à développer. L’atlas sera co-porté par différents acteurs -têtes de réseau et territoires- en vue de nommer ces espaces pour les faire exister, les comptabiliser, les étudier et permettre leur multiplication. A travers des enquêtes quantitatives menées auprès des acteurs de la transition et via des bases de données, il s'adresse aux collectivités, aux décideurs publics et privés de l'immobilier, et au grand public pour donner une visibilité ces espaces et piloter leur massification.
Malgré son poids non négligeable (10% du PIB, 14% des emplois privés), le secteur de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) peine à trouver la place qu'il mérite (il occupe 23 à 35 millions de m² sur un parc national de 235 millions de m²) dans une économie française dont le modèle doit évoluer pour faire face aux enjeux écologiques et sociaux contemporains. Son taux d'effort immobilier est souvent disproportionné (Avise 2023), les charges locatives représentant près de 40% des charges d’exploitation pour les acteurs de l’ESS), et constitue une source d'insécurité supplémentaire pour les investisseurs : l’accès à des locaux d'activité forme la première difficulté rencontrée par les structures de l'ESS dans leur développement et leur implantation sur le territoire. Face à ce double constat de la crise à venir de l’immobilier tertiaire et commercial, et d’une situation foncière non adaptée au secteur de l’ESS, l’association Surface+Utile propose d’étudier l’opportunité de consacrer une partie du parc immobilier aux activités d’intérêt général.
Nous définissons les « espaces économiques de la transition » comme « tout espace, terrain ou surface bâtie, économiquement accessible pour accueillir sur le long terme les activités d’intérêt écologique et sociétal ». Cette définition permet de mettre en lumière une diversité de pratiques éparses, menées par différents acteurs : mises à disposition de locaux par des collectivités ou des bailleurs sociaux ; développement des foncières publiques, foncières solidaires et acteurs de l’urbanisme transitoire ; mobilisation du parc privé par le biais de fondations, politiques RSE… Il n’existe à ce jour aucune nomenclature officielle, et par conséquent aucune base de données unifiée permettant d’apprécier la part de ce parc immobilier dédié aux acteurs d'intérêt général au sein du parc total, à l’échelle territoriale ou nationale. Pourtant, la massification des espaces économiques de transition permettra aux acteurs de l’ESS d'augmenter leur place dans la société, leur compétitivité, et de décupler leurs impacts sociétaux et écologiques. À l’échelle locale, les espaces économiques de la transition peuvent également jouer un rôle décisif en matière de politiques publiques.
Plusieurs tendances vont progressivement transformer le paysage économique français. La transition démographique, les enjeux de neutralité carbone, le développement de la filière du soin et du service à la personne, l’économie de la résilience, la relocalisation de l’activité productive, ou encore les mutations du commerce sont autant de dynamiques en cours qui nécessitent une réflexion stratégique quant aux outils fonciers et immobiliers nécessaires pour les accompagner. Dans ce contexte, l'immobilier tertiaire et commercial affronte des défis structurels : les tendances à court et à long-terme que sont le télétravail, la stabilisation de la démographie et la transition écologique. Ces phénomènes interrogent le futur du parc immobilier économique français (parc immobilier hors logement), qui pourrait être mis à profit pour faire pivoter l'économie vers un monde post-carbone aux meilleurs équilibres sociaux.
“L’Atlas des espaces économiques de la transition”, commun numérique informationnel, a donc pour but de visibiliser les espaces qui hébergent les acteurs de la transition (acteurs de l’ESS, d’intérêt écologique et sociétal). Révéler ces lieux c'est d'abord prendre en compte leur emprise foncière, ce qui permettra de mesurer la portée potentielle de leur impact social et écologique au sein du territoire national, voire européen. L'objectif est que notre commun puisse être approprié par tous les acteurs (publics, privés, société civile), à toutes les échelles, afin que les espaces économiques de la transition puissent être considérés comme incontournables dans le paysage urbain, répondant aux problématiques de la transition écologique et contribuant positivement au développement social et économique de chaque territoire.
Organisations utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource : ESS France, Plateau Urbain, RTES, Établissement public territorial Plaine Commune
Contributeurs : Paul Citron
Défi auquel répond la ressource : 3- Gouvernance, 4- Modèle économique, B- Planification et aménagement urbain, F- Bâtiment
Autre commun proche : Commune Mesure, Data Patch, Pas de vacance pour la vacance
Richesse recherchée : Mentorat, Financement, Conseil Expertise, Expérimentation
Compétences recherchée : Général
Communauté d'intérêt :
Type de licence ? GNU General Public License v2.0
Niveau de développement : Idée
Cloud / Fichiers : https://drive.google.com/file/d/1WKfY5lDBzFy0SBnmDQipOaVZuh5WxU7k/view?usp=drive_link
Tags : ",
- espaceseconomiquesdelatransition #immobilier solidaire
Catégories : Données, Connaissance
Thème : Général, Anticipation, Regénération
Candidat Appel à Communs : sélectionné
Référent ADEME :
Référent du commun : Paul Citron
Les 5 parties ci dessous sont à remplir obligatoirement pour analyser le commun et vous conseiller
Candidat Appel à Communs :
Montant Aide souhaitée (en Euro) à l'Appel à Communs Sobriété et Résilience : 59010
1.Détails du Financement :
- Plan de financement pendant la convention
Pour le développement de l’Atlas des espaces économiques de la transition, nous prévoyons de mobiliser une pluralité de ressources. Nous avons sollicité de l’ADEME un financement de 59 010 €, représentant 70% du budget total. Le reste du budget sera financé par nos ressources internes et les apports des partenaires.
En ce qui concerne les ressources internes, nous avons la possibilité d'intervenir en utilisant des jours de travail à travers les organisations fondatrices de Surface + Utile. Simultanément, plusieurs tâches, telles que la recherche, les entretiens sur le territoire, ainsi que la concertation avec les partenaires, seront mutualisées avec d'autres activités et études menées par l'association. Actuellement, une étude est en cours sur la Plaine Saint Denis (commanditée conjointement avec Plaine Commune et réalisée par l'Ecole d'Urbanisme) et nous avons un accord avec Grand-Orly Seine Bièvre pour réaliser une étude exploratoire sur leur territoire. Ces activités sont financées par des bailleurs externes ou via notre système d'adhésions.Cette mutualisation nous permet non seulement de contribuer à une partie des dépenses pour le développement de l'Atlas à hauteur de 12 890€, mais elle offre également la possibilité d'approfondir davantage notre travail au-delà du budget estimé actuellement.
En ce qui concerne les contributions externes, nous nous appuierons sur une partie du travail effectué pour le commun numérique Commune Mesure, qui recense les tiers-lieux sur le territoire français. Cela servira également à orienter l'enquête et l’architecture technique du site. Nous estimons la mutualisation de ces ressources à environ 6 000 € HT (budget déjà obtenu par Commune Mesure, et dont le fruit sera donc réutilisé). De plus, nous pourrons bénéficier des ressources mises à disposition par nos adhérents et partenaires, notamment en termes de connaissance des enjeux du secteur, de temps consacré à alimenter nos réflexions, et de partage des bases de données pertinentes qui pourraient constituer une base de travail au lancement de la plateforme. Nous estimons cette contribution à 6 400 € HT.
- Financement/modèle économique post Appel à communs
Après l’Appel à communs, nous assurerons la pérennité de l’Atlas via les activités de l’association. Nous ajouterons progressivement d'autres espaces économiques de la transition à travers les vagues d’enquêtes successives menées par les partenaires du projet (annuelles ou tous les 2 ans), et d’autres territoires pourront enrichir la base un par un, en fonction des études territoriales menées par l’association. Ces études seront financées par les territoires eux-mêmes, impliquant les acteurs intéressés, et elles adopteront une approche bien plus large que le simple recensement des espaces économiques de la transition. Cependant, l'activité de recensement sera automatisée autant que possible, et la plateforme pourra aussi évoluer grâce au système de contributions décentralisées.
Parallèlement, le financement de l'ADEME et l’inscription dans la liste des communs peuvent agir comme un levier et déclencher d’autres financements pour accompagner les collectivités dans la mise à jour et l’approfondissement du recensement et de l’atlas sur leur territoire. Ces accompagnements permettront non seulement d'assurer la continuité et la mise à jour de la plateforme, mais aussi de fournir encore plus de données pour les activités de l’association, qui ont un impact positif et direct dans la transition des territoires vers une plus grande sobriété et résilience.
Enfin, la maintenance du site et l’accueil de nouvelles contribution représente un coût annuel minime qui pourra être supporté par les acteurs, voire transféré à d’autres associations nationales partenaires (ESS France, RTES…).
2.Détails Sobriété et/ou Résilience des Territoire :
L'Atlas a pour vocation de montrer l'ancrage territorial des espaces économiques de la transition, leur développement participant à la revitalisation de l’espace au sein duquel ils sont implantés. L'ambition de couvrir l'intégralité du territoire national se fait avec le souci de prendre en compte les particularités locales, dans une optique de captation des externalités positives engendrées par les EET et de leur adéquation avec des besoins spécifiques. Une tribune publiée en 2020 dans le journal Le Monde (signé par une quarantaine d'acteurs de la ville dont les deux fondateurs de l’association S+U), reconnaît et valorise l'apport de ces espaces dans les métropoles comme dans les petites villes. Dans le cas des zones rurales et périurbaines, ces espaces permettent de contrecarrer les difficultés liées à la spécialisation économique par de “nouvelles formes de production, de sociabilité et de solidarité”. Il est également souligné comment, pendant la pandémie, ces espaces ont été cruciaux comme “des têtes de pont de la gestion quotidienne des urgences sociales”.
En ce sens, notre atlas cherche à contribuer à la pérennisation de ces espaces qui participent à la résilience écologique, économique et sociale des territoires. A cet égard, notre commun est soutenu par des acteurs et institutions clés du secteur de l'ESS (CRESS FRANCE, Mouvement Impact France, Réseau National des Ressourceries et Recycleries ) qui font partie du COPIL du projet. Dans un premier temps, nous travaillerons en partenariat avec Plaine Commune, un territoire qui coopère actuellement avec Surface+Utile.
3.Détails Impacts environnementaux :
Pour estimer les impacts environnementaux de l’Atlas de Cartographie des Espaces Économiques de la Transition, nous nous sommes basés sur le cadre fourni par la méthodologie Empreinte projet de l’ADEME. Le projet à évaluer a été défini lors des étapes précédentes, et nous avons déjà indiqué le porteur du projet (Surface+Utile), l’intitulé du projet, son objectif, nous avons fourni une description, exposé le contexte dans lequel le projet s'inscrit et la phase dans laquelle se trouve le projet. Pour cette raison, nous n’allons pas ultérieurement détailler l’étape 1 de la méthodologie.
L'Atlas de Cartographie des Espaces Économiques de la Transition joue un rôle crucial dans la définition de notre économie future tout en contribuant de manière significative à la réduction de notre impact environnemental. En abordant cette question, nous nous penchons sur deux piliers essentiels.
D'un côté, le secteur du bâtiment est reconnu comme le plus grand consommateur d'énergie en France, représentant 44% de la consommation totale. Les modes de vie et de travail évoluent à un rythme effréné, dépassant souvent la capacité d'adaptation de notre patrimoine immobilier. Notre démarche consiste à repenser la manière dont nous utilisons les espaces existants, en mettant l'accent sur la réutilisation, la revitalisation, et le recyclage urbain. Le patrimoine sous-exploité est en fait une ressource fondamentale pour accueillir les acteurs de la transition qui, aujourd’hui, sont limités par un poids disproportionné de l’immobilier dans leurs modèles économiques. En mettant en avant des exemples réussis d’accueil des structures de l’ESS, notre atlas vise à favoriser un changement culturel, en montrant qu'il est possible de tirer le meilleur parti de ce que nous avons déjà construit. Ce faisant, nous contribuons directement à la réduction de la consommation d'énergie et à la limitation de l'étalement urbain, des éléments cruciaux pour la préservation de l'environnement. D'un autre côté, il est impératif de considérer que les impacts environnementaux sont indissociables des impacts sociaux. L'efficacité technique, si elle est cruciale, ne peut être pleinement réalisée sans une transformation profonde de nos modèles économiques et structures. Notre cartographie met en lumière les acteurs économiques de la transition, mettant en avant les bonnes pratiques pour garantir l'accès aux espaces urbains à ces acteurs. Les activités économiques de la transition, promues par notre atlas, ont un réel impact sur l'environnement, en favorisant une réduction directe des émissions de gaz à effet de serre en s'orientant vers des modèles décarbonés. Face à ces changements, nous estimons que l’impact environnemental direct de notre plateforme, lié aux consommations des serveurs qui vont héberger les données, est probablement marginal.
En résumé, notre Atlas de Cartographie des Espaces Économiques de la Transition, joue un rôle fondamental dans la promotion d'un avenir économique plus durable. Il contribue à réduire la consommation d'énergie, vu que la consommation énergétique de la plateforme est largement compensée par les économies d’énergie des espaces urbains plus denses et plus utilisés, à lutter contre l'obsolescence, et à éviter l’inefficacité et la vacance dans la gestion immobilière, tout en facilitant l'accès aux espaces urbains pour les acteurs de la transition. De plus, il favorise une transformation de notre économie vers un modèle respectueux de l'environnement, en intégrant des pratiques durables et inclusives, et qui constituent de véritables expérimentations de l’économie de demain.
4.Synthèse du projet de Commun :
Expérience du porteur·e de commun dans le domaine
L'association Surface+Utile est née en avril 2023 de la volonté de promouvoir les espaces économiques de transition et de promouvoir l’accès au parc immobilier des acteurs d’intérêt écologique et sociétal. L’association se veut un espace collectif de réflexion, d’expérimentation et de plaidoyer ayant comme objectif principal d'agir en faveur d’un immobilier économique solidaire (bureaux, commerces, activités, logistique). A cette fin, un premier objectif est de fédérer tous les acteurs impliqués dans la fabrique et la gestion urbaine pour les sensibiliser aux objectifs de l'association.
A ce jour, nous comptons une trentaine de membres, regroupés en cinq collèges (ambassadeurs, inventeurs, acteurs d'intérêt écologique et sociétal, acteurs publics et acteurs de la finance et de l'immobilier) qui participent aux activités menées dans le cadre de l'association. L'objectif est qu'un nouveau modèle immobilier solidaire soit au centre de l'agenda politique et que les bonnes pratiques et solutions promues par l'association puissent être mobilisées en ce sens.
Paul Citron, président et à l’initiative de l’association, travaille depuis 10 ans sur le sujet de l’immobilier solidaire. Il est un des co-initiateurs de Plateau Urbain, coopérative de lieux hybrides et d’urbanisme transitoire, dont il a été le directeur du développement et de la recherche jusqu’en 2022. Dans ce cadre, il a monté et dirigé l’équipe dédiée à l’outil Commune Mesure de 2018 à début 2022. Il a supervisé le développement de la première version de cet outil désormais co-financé par l’ADEME (NB : Paul Citron n’était plus salarié de la coopérative lorsque l’ADEME a intégré le projet).
Luc Boscaro est le secrétaire général de l’association. Ex-dirigeant de banque, il a financé de nombreux projets en lien avec l’économie sociale et solidaire, et a mis en place le projet coopératif de partage de données myCo : plateforme éthique de la donnée consentie.
Aurélie Deudon s’engage depuis 20 ans au sein de structures publiques ou privées, en faveur du développement de projets innovants, collaboratifs et à impact positif. Des études économiques à l’entrepreneuriat dans l’ESS, des nouvelles manières de travailler aux stratégies d’impact, son parcours professionnel s’est construit autour de la volonté de ré-enraciner les hommes et les organisations sur les territoires qu’ils habitent. Aurélie est cofondatrice et Directrice Générale d’Ultra-Laborans, elle intervient au sein de l’équipe dans l’élaboration de stratégies d’engagement sociétal reliant grandes entreprises et acteurs de l’ESS, l’émergence de projets d’innovation sociale et des réflexions liées à la Responsabilité Territoriale des entreprises (RTE). Elle est également co-fondatrice et trésorière de l’association Surface + Utile qui porte l’Appel à Commun et dont la raison d’être est la préservation d’espaces économiques de la transition sur les territoires.
* Description du problème adressé par le commun et rôle du commun au niveau de l'intérêt général
Notre commun s'inscrit dans l'objectif général de l'association Surface+Utile de faciliter l'accès des acteurs de l'ESS et de la transition au parc immobilier économique. Une étude du RTES souligne "la capacité de l’ESS à transformer des espaces trop souvent mal considérés en véritables ressources au service d'un projet territorial global” (p.4). L'étude illustre à travers différentes expériences les impacts positifs de ce type de structures et les activités qu'elles promeuvent permettant d’imaginer des nouvelles façons de faire la ville en privilégiant les “approches participatives et en mixant les partenaires et les usages” (p.55).
“l’Atlas des espaces économiques de la transition” se veut un outil permettant de multiplier et de consolider les espaces économiques de la transition sur l'ensemble du territoire national. Ces espaces invitent à penser un autre rapport au territoire, dans lequel sont privilégiés de nouveaux modes de coopération entre acteurs (privés, publics et associatifs), des modèles économiques alternatifs où les besoins des habitants sont au centre et, enfin, la promotion de projets qui contribuent à atteindre les objectifs de la transition écologique.
Le travail de Surface+Utile, et en particulier le commun proposé, répond à deux défis transversaux (gouvernance et modèles économiques) ainsi qu’à deux défis thématiques (planification et aménagement urbain et bâtiments) de l’appel à communs “Sobriété et résilience des territoires”. A travers “l'Atlas des espaces économiques de la transition”, notre objectif est de répondre au scénario "bâtiment comme service" en tant que panorama idéal d'ici 2050. Nous visons donc un avenir dans lequel les usages et la vocation des bâtiments répondent aux défis de la transition écologique et s'adaptent aux besoins des différents secteurs de la population.
* Estimation du rapport coût / impact du commun
Le champ d'impact de l’Atlas des espaces économiques de la transition est vaste et varié. Cependant, nous proposons ici une division des impacts principaux de notre activité.
- Capitalisation et mise à disposition de la connaissance produite par l’association Surface + Utile. Dès aujourd’hui, nous entamons un travail d'étude, de réseau et d'intelligence collective pour trouver des solutions aux grandes problématiques de la transition. Des questions telles que la réorganisation de nos entreprises dans un futur durable, la transformation des villes pour les rendre plus inclusives, et la manière de donner le bon espace aux acteurs qui produisent une valeur sociétale non-monétisable seront explorées. L’Atlas servira de point d'information où retrouver les grands chiffres de l’économie de transition, la problématisation et l’analyse des enjeux courants, ainsi que des propositions de solutions.
- Mise en valeur d’un commun déjà existant mais ignoré : les espaces économiques de la transition. L'objet même de notre cartographie et analyse constitue en soi un commun. Ces espaces sont une "ressource” mise en partage et alimentée par une communauté qui met en place une gouvernance et des règles pour la gérer et la protéger". Nous travaillons à leur diffusion, car nous croyons que la transition de notre société est souvent ralentie par la vision moderne des espaces de travail en tant que lieux exclusifs et privés. Ils garantissent un accès à l’immobilier proportionnel aux moyens économiques. Nous croyons qu'un système où les espaces sont alloués proportionnellement à l'impact de leurs occupants est la seule manière d'assurer que notre impact collectif soit réellement maximisé.
- Une grande variété de bénéficiaires. Nous estimons l'impact de notre commun en examinant la grande diversité d'acteurs qui peuvent bénéficier de notre plateforme. En premier lieu, les acteurs territoriaux et les collectivités qui ne disposent pas d'une connaissance fine et systématisée des espaces économiques de la transition. Ces espaces sont trop mutables pour être simplement classés dans une catégorie d'équipement public ou seulement dans des tiers-lieux et formes urbaines spécialisées. Notre Atlas pourra fournir un éclairage dans ce contexte. Les acteurs de l'immobilier bénéficieront d'une meilleure visibilité des projets vertueux, ce qui les incitera à développer des initiatives innovantes. Ils pourront également chercher et prendre exemple depuis d'autres initiatives pour entrer en contact et partager des solutions et des montages vertueux. Les acteurs de la transition pourront également entrer en contact avec d'autres professionnels travaillant dans des initiatives innovantes et recevoir de la visibilité. Idéalement, nous espérons cartographier les espaces économiques de la transition "potentiels", qui seraient les espaces vides que des propriétaires souhaiteraient mettre à disposition d'un acteur d'intérêt général.
- Recensement et production de données : Finalement, une dernière catégorie de bénéficiaires est celle des experts et des étudiants de la ville et des géographies économiques. Le manque de données autour des sujets couverts par les activités de Surface + Utile est un défi face aux défis de planification et d'action publique pour la promotion d’une économie transitionnée. Nous souhaitons nous doter d'une base fiable et la plus complète possible, que nous partagerons avec le plus grand nombre de chercheurs et d'acteurs de la transition.
Tous ces axes d'impact sont difficiles à chiffrer et à comparer à un coût monétaire. Cependant, nous croyons que le potentiel pour une maximisation du rapport coût/impact réside au cœur des activités de notre association : les espaces économiques de la transition sont le commun dont la valeur sociale, écologique et territoriale est démultipliée pour la société par rapport à leur valeur d’échange, si nous parvenons collectivement à les massifier. L’Atlas contribue à cet objectif, pour être un outil de valorisation symbolique à disposition des acteurs de la ville et des territoires. Toutefois, il occupe une position centrale et peut avoir un effet déclencheur pour des transformations bien plus vastes que les effets directs de la cartographie.
De plus, la nature de l'outil entraîne un coût plus élevé pendant le développement de la plateforme, pour lequel nous sollicitons un soutien économique de l'ADEME. Une fois lancée, en revanche, la plateforme conservera ses fonctionnalités et son impact systémique, avec des coûts de maintenance beaucoup plus bas et durables.
5.Autodiagnostic :
Le problème est-il clairement défini ? Seul ou par plusieurs personnes ? Oui; c’est un projet collectif Y a-t-il d’autres contributeurs·trices prêt·e·s à travailler sur ce commun ? Y a-t-il un lien établi avec la communauté open data ? Oui : CRESS IDF, Mouvement Impact France, RTES, Plaine Commune, Réseau National de Ressourceries et Recycleries ; Commun Mesure, Territoires Circulaires, candidature soumise a l'accompagnement du DataforGoods
Quel est le contexte d’émergence de ce commun ? Le contexte est celui d’un fort besoin immobilier des acteurs de l’économie sociale et solidaire, à mettre en regard de la multiplication des immeubles vides et obsolètes dûs à la crise de l’immobilier économique (bureaux, commerces). L’Atlas est un commun qui montre où sont hébergés ces acteurs d’intérêt écologique et sociétal, pour pouvoir mieux faire ressortir l’importance de ces “espaces économiques de la transition”.
Quelle est votre contribution à la sobriété et/ou la résilience ? Quel est l'impact du commun sur le défi adressé ? La contribution de ce commun à la sobriété est l’encouragement qu’il suppose à multiplier les espaces économiques de la transition - à travers leur cartographie-, lesquels espaces ont un potentiel de croissance immense au sein des immeubles de bureau vides ou obsolètes, véritables rebuts immobiliers à réutiliser pour les rénover et les mettre au service de la transition.
A travers l’Atlas nous répondons à 4 défis identifiés dans le cadre de l’appel à commun
- Modèles économiques : l’Atlas constitue un outil cœur pour comprendre le poids de l’immobilier dans les modèles économiques propres aux acteurs de l’ESS
- Gouvernance : la mise en commun des informations liées aux espaces économiques de la transition permet une gouvernance de ces espaces fondée sur leur utilité sociétale et sur les collaborations qui s’y font jour.
- Planification et aménagement urbain : L’outil constitue une base de données essentielle pour les acteurs du développement économique local , dans le cadre des politiques publiques d’accompagnement des structures de l’ESS
- Bâtiment : Cette base de données permet de recenser les typologies d’occupation immobilière des acteurs de la transition et ainsi de mieux comprendre leurs besoins spécifiques
Est-ce que les contributeurs·trices sont structuré·e·s juridiquement pour recevoir des financements ? Oui, nous sommes constitués en association depuis mai 2023.
Est-ce que les besoins sont exprimables pour développer le commun ? Oui
Le projet de commun s’attache-t-il à développer un ancrage territorial (en France ou dans le monde francophone, en lien si possible avec une collectivité) ? Oui
Le projet de commun est-il collaboratif, avec des consortiums interdisciplinaires, ouverts aux acteurs·trices et aux parties prenantes des sphères économiques, associatives ou publiques (si cela est pertinent) ? Oui, à la fois dans sa conception puis dans son usage et son appropriation, l’Atlas est un outil collaboratif et à disposition des acteurs économiques et des acteurs publics sur les territoires.
Quels sont les besoins à ce jour pour passer à l'étape suivante ? (Conseil sur le sujet des communs, conseils sur le sujet de la sobriété et/ou résilience, mentorat, accès à des données, accès à des cas d’usages, besoin d’expérimenter en situation “réelle” - usager·e, infrastructures - des contributeurs·trices et d’autres parties prenantes, accès à des financements). Besoins : conseils sur le sujet de communs, accès à des données, accès à des financements
La réalisation du projet de commun sélectionné :
6.Réalisation du projet de commun:
Phase 1 : Définition des termes et du recueil des données La première phase débutera idéalement au T1 2024, couvrant les six premiers mois de la vie du commun. L'objectif de cette phase est de définir la démarche, identifier les enjeux clés, et lancer une enquête pour collecter les premières données. Cette étape sera étroitement coordonnée avec les activités d'étude de l'association Surface+Utile. Les tâches seront mutualisées entre les deux processus pour parvenir à une définition partagée des "acteurs d’intérêt écologique et sociétal” et des "espaces économiques de la transition". Ces définitions seront élaborées en collaboration avec les réseaux et territoires partenaires, à travers des entretiens et des instances de concertation impliquant également d’autres acteurs de l'ESS et de l'immobilier. À partir de ces définitions, une enquête sera construite pour recenser une première série d'observations. L'enquête sera relayée par les partenaires et active pendant 3 à 4 mois, permettant à un maximum d'espaces économiques de la transition de se déclarer. Pendant cette période, une campagne de communication sur les réseaux sociaux sera financée. La réalisation de l'enquête se déroulera en parallèle avec la construction de la plateforme Atlas, favorisant les allers-retours entre les deux, ajustant le contenant autour du contenu et adaptant le contenu en fonction du contenant.
Phase 2 : développement du site et intégration des données
Le cœur de notre commun, la deuxième phase, débutera idéalement au troisième mois de la démarche (mars 2024). L'enquête fournira des premières informations et données, à partir d’avril 2024. Cependant, nous avons l'intention de nous engager directement dans la production de méthodes de recensement des espaces économiques de la transition à partir des bases de données publiques. Nous travaillerons à mettre en ordre et à encadrer différentes sources disponibles : LOCOMVACxx pour les locaux commerciaux vacants, la BPE pour les emplacements des équipements publics disponibles à des usages secondaires, le jeu de données ESS France pour la cartographie et l'identification des acteurs de l'ESS, à croiser avec les bases SIRENE pour obtenir les emplacements disponibles, ainsi qu'avec les données MAJIC du cadastre et des fichiers fiscaux. De plus, nous mettrons à la disposition des développeurs de la plateforme les bases de données fournies par nos partenaires, tels que la CRESS Île-de-France, le réseau national des ressourceries, ou Commune Mesure. Enfin, nous prendrons contact avec les propriétaires d'autres services de cartographie des acteurs de l'ESS, comme la "Cartographie des acteurs des économies solidaires et innovantes", produite par l'association Les Canaux en collaboration avec l'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR). Le travail de cette phase consistera principalement à homogénéiser les bases existantes, car le panorama des acteurs de la transition ne possède pas une identité unique, et de nombreuses bases de données se sont auto-constituées sans points communs.
Concernant la construction et le développement de la plateforme, nous avons déjà pris contact avec Koumoul, une société bretonne basée à Vannes, qui pourra nous accompagner dans le déploiement du site. L'équipe de Koumoul, déjà responsable du développement du commun ADEME "Pas de Vacances pour la Vacance", s'occupera de la construction du portail, de former les membres de Surface + Utile à la montée en compétences pour la gestion du portail, et de l'architecture de la structure de remontée des données. Ils resteront à disposition de l'équipe Surface + Utile pour d'éventuelles corrections de bugs et pour le développement de nouvelles fonctionnalités qui pourraient émerger pendant notre travail de recherche. Pendant ce développement, nous pourrons proposer à un territoire pilote le recensement des sites sur le terrain et une présentation de la plateforme en avant-première, permettant de recueillir les opinions des potentiels utilisateurs. Cette démarche sera associée à une étude territoriale menée par l'association en collaboration avec une collectivité (premières marques d’intérêt à ce stade de la part de Plaine Commune, Grand Orly Seine Bièvre, la Région Ile de France et la ville de Bègles) fournissant à cette dernière une vision plus complète des enjeux d'accès à l'immobilier pour les acteurs de la transition. L'approfondissement de la base de données publique sur un projet pilote ne sera donc pas chiffrée dans le devis pour le territoire, car il est déjà financé dans le cadre du développement de l'Atlas.
Phase 3 : Suites et capitalisation Une fois la première version de la plateforme terminée et déployée (éventuellement sur un territoire pilote, en fonction des données disponibles), nous souhaitons présenter l’Atlas lors d'un événement public, réunissant les différents acteurs engagés dans la transition des espaces économiques. Le lancement marquera le début d'une deuxième campagne de communication, tirant largement parti des connaissances et de l'expérience acquises lors de la première phase pour mieux cibler les publics intéressés et poursuivre l'effort de recensement. Parallèlement, le travail de développement technique pourra se poursuivre, avec la correction d'éventuels bugs et l'ajout de nouvelles fonctionnalités, si souhaité.
* Taille de la communauté de contributeurs·trices et d'utilisateurs·trices impliquée
Le commun proposé a pour objet de cartographier un parc immobilier estimé à plus de 30 millions de mètres carrés, regroupant plus de 200 000 entreprises et structures de l’ESS à l’échelle nationale.
Les institutions qui soutiennent ce projet de commun sont principalement des têtes de réseau comme ESS France, la CRESS IDF, le Mouvement Impact France, le Réseau National de Ressourceries et Recycleries, le RTES ainsi que des porteurs du projets comme Territoires Circulaires et Commun Mesure. Plus largement, les membres adhérents de l’association sont des acteurs intéressés par le projet.
Liste des CR d'atelier en lien avec ce Commun L'atlas des espaces économiques de la transition: aucun pour le moment