Cartographie participative des refuges climatiques

De Résilience des Territoires
Aller à :navigation, rechercher



Méthodologie et outil numérique de cartographie participative des espaces refuges dans un contexte de vagues de chaleur

💼 Porté par TRIBU


Description : Ce Commun souhaite apporter sa contribution dans le champ de la résilience climatique territoriale. Il se propose de développer un kit méthodologique ayant pour objectif de construire un outil cartographique participatif pérenne des espaces refuges climatiques en ville, à destination des collectivités et des habitant·e·s (le terme est utilisé ici pour désigner les résident·e·s et usager·ère·s du territoire). Il s'agit aussi de recenser, caractériser et évaluer ces espaces publics, intérieurs et extérieurs, par et pour les habitant·e·s; ainsi que de retracer les trames de fraîcheur qui peuvent guider les déplacements des personnes pour se rendre dans des refuges climatiques en période de forte chaleur.

En collaboration avec les laboratoires de recherche du LISST et du LMDC dans le cadre du projet POPSU-Transitions (2024-2025), ainsi qu’avec la Métropole de Toulouse, qui sera le terrain démonstrateur dans le cadre de sa politique d’adaptation « Toulouse + Fraîche », le but est de créer un outil participatif de cartographie qui va au-delà de la localisation des bâtiments publics, points d’eau potable et espaces verts accessibles, et qui permet aux habitant·e·s de s’approprier la notion d’espace refuge dans un contexte de vagues de chaleur.

Le Commun que nous souhaitons partager est donc constitué de deux volets :

  • Une démarche méthodologique de co-caractérisation des espaces refuges par les habitant·e·s, comprenant notamment la définition de la trame de fraîcheur en ville, ainsi que les outils d’animation et de sensibilisation ;
  • Un outil numérique sous forme de cartographie où les utilisateur·rice·s peuvent consulter et ajouter des espaces refuges qu’il·elle·s fréquentent.


Une première identification des espaces refuges potentiels, ainsi que de la trame de fraîcheur au sein du territoire communal, seront réalisés par le croisement des données territoriales (données climatiques, ICU, données socio-démographiques INSEE, données en accès libre type BD topo etc.). Leur caractérisation sera ensuite proposée dans un volet axé sur le ressenti et le vécu des habitant·e·s. À cette fin, des ateliers habitants seront organisés permettant, d'une part, la sensibilisation et l'information et, d'autre part, le partage des pratiques lors des vagues de chaleur et l’encouragement des habitant·e·s à profiter des ressources collectives en temps de crise. La méthodologie déployée sera documentée en étapes (et supports d’animation), de manière à permettre sa reproductibilité. En ce sens, le travail avec les habitant·e·s sera soutenu par la direction de la participation citoyenne de la collectivité pour une meilleure lisibilité et pour garantir la pérennité des travaux produits.

L’outil en ligne, quant à lui, sera une transcription de la démarche participative dans le domaine numérique, donnant matière à la pérennisation de la démarche. L’outil numérique vise d'avoir quatre fonctions :

  • La sensibilisation et l’information des habitant·e·s sur les espaces refuges près d’eux, leurs états, leurs niveaux d’accessibilité, les aménités qu’ils offrent, etc ;
  • L’aide à l’aménagement participatif en donnant la possibilité aux habitant·e·s de co- construire la carte, d’évaluer les espaces (dans une logique de vérification peer to peer) ;
  • Le recueil des retours pour la commune à travers les remarques des habitant·e·s ainsi que leurs propositions qui mettront en lumière les besoins du territoire en termes d’espaces refuges et des secteurs situés hors du « réseau ». Il s’agit donc d’avoir des retours spatialisés des espaces refuges pour déceler les quartiers perçus comme déficitaires de la ville de Toulouse pour, par la suite, pouvoir programmer des actions en conséquence. Le Commun fera donc le lien entre la participation citoyenne et l’action territoriale.

Organisations utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource : LISST, LMDC, Toulouse Métropole

Contributeurs : Guillaume Dumas, Julia Hidalgo (LISST), Delphine Chouillou (LMDC)

Défi auquel répond la ressource : 1- Connaissances - Ressources, 3- Gouvernance, B- Planification et aménagement urbain, F- Bâtiment

Autre commun proche :

Richesse recherchée : Financement, Conseil Expertise

Compétences recherchée : Vulnérabilités, Vulnérabilités/Ecosystémique, Vulnérabilités/Energétique, Facteurs de résilience/Urbanisme, Gestion de crise

Communauté d'intérêt :

Type de licence ?

Niveau de développement : Idée

Cloud / Fichiers :

Carte espaces frais Toulouse.png

Localisation :
Chargement de la carte...

Tags : Cartographie partipative, Surchauffe urbaine, Trames de fraîcheur, Espaces refuges

Catégories : Données, Connaissance

Thème : Vulnérabilités, Vulnérabilités/Energétique, Facteurs de résilience/Urbanisme, Gestion de crise

Candidat Appel à Communs : sélectionné

Référent ADEME :

Référent du commun : Iliana Skaragkou


Les 5 parties ci dessous sont à remplir obligatoirement pour analyser le commun et vous conseiller

Candidat Appel à Communs :

Montant Aide souhaitée (en Euro) à l'Appel à Communs Sobriété et Résilience : 65000

1.Détails du Financement :

Les postes de dépenses que nous avons identifiés à ce jour sont les suivants :

  • Ressources humaines pour la gestion du projet, la modélisation sur SIG, la préparation et animation des ateliers, la coordination de l’élaboration de l’outil cartographique (enquêtes et formulaires de questions, tests, etc.) et l’élaboration du volet méthodologique du Commun ;
  • Organisation et animation des ateliers habitants (sensibilisation et pédagogie, prise en main de l’outil et recueil de données, etc.) ;
  • Création de l'outil cartographique : nécessité de recourir à un prestataire extérieur. La question de l’hébergement de la cartographie peut également se poser : il devrait être assuré par Toulouse Métropole, mais cela dépendra des choix que nous effectuerons concernant le développement de l’outil. Nous envisageons également d’utiliser la plateforme Communecter.


Tableau récapitulatif du budget et du financement du projet.png

Montants prévisionnels dépenses :

  • Frais pour personnel de statut public : 18 000 €
  • Frais pour personnel de statut privé : 42 600 €
    • Étape 1: 18%
    • Etape 2: 39%
    • Etape 3: 21%
    • Etape 4 : 22%
  • Coûts externes pour création de l’outil cartographique : 15 000 €
  • Frais de déplacement : 3 600 €

Charges connexes forfaitaires : 15 150 €

Total des dépenses du projet : 94 350 €

Montant total de la subvention demandée : 65 000 €

Cofinancement du POPSU :

  • 3 500 € pour un stage en 2024
  • 12 mois de CDD à mi-temps en 2025 (servira à faire perdurer et vivre toute l’infrastructure cartographique du Commun)

2.Détails Sobriété et/ou Résilience des Territoire :

Les espaces refuges peuvent être définis comme des « espaces dans lesquels les individus viennent chercher un réconfort thermique pour tenter de se protéger de l’aléa météorologique extrême et court-circuiter ou minimiser ainsi leur vulnérabilité » (Molina et al., 2023). Leur étude s’insère dans une réflexion plus globale sur le fait de doter des espaces et des programmes de « fonctions refuges » telles que la possibilité de regrouper et évacuer des usager·ère·s, de permettre l’accès à l’eau potable et à l’électricité ou d’offrir un espace avec une certaine qualité climatique (Rougé, 2021). Le commun proposé ici cherche à mobiliser l’expertise habitante pour le développement d’une démarche méthodologique aboutissant à la construction d’un réseau d’espaces disposant de « fonctions refuges » en période de surchauffe, sur la commune de Toulouse dans un premier temps.

La sobriété et la résilience des territoires y sont étroitement liées par la mise en commun des ressources que ce réseau sous-tend, en l’occurrence des espaces intérieurs ou extérieurs frais. En effet, au travers des espaces refuges, ce commun apparaît comme une réponse aux vulnérabilités et inégalités liées à l’exposition des habitant·e·s à la surchauffe urbaine. Par la même, il est l’occasion d’inciter à la mutualisation des espaces et notamment des bâtiments pour différents usages. Ceci n’est pas anodin dans un contexte où le secteur du bâtiment est le plus émetteur de gaz à effet de serre et où l’une des solutions pour les réduire est celle de l'intensification des usages et de la mutualisation des bâtiments, ce qui est une piste empruntée par les espaces refuges et le Commun que nous proposons.

En permettant aux habitant·e·s d’avoir accès à une cartographie plus exhaustive des espaces refuges et de partager leurs propres connaissances du territoire, cet outil devrait permettre d’améliorer la résilience globale du territoire face aux vagues de chaleur. De plus, la dimension participative et informative de la méthodologie, associée à un choix des secteurs d’expérimentation informé par des données socio-économiques, permettra de sensibiliser des publics potentiellement plus vulnérables en matière d’exposition aux aléas climatiques. La planification urbaine pourra donc s’appuyer sur ces éléments pour atténuer les inégalités sociales. Elle devra cependant être accompagnée d’une communication sur la création et/ou la mise à disposition d’espaces refuges (ou de « fonctions refuges ») pour garantir une accessibilité à un public aussi large que possible.

De plus, la volonté est d’associer le travail du Commun avec celui qui sera mené dans le cadre du programme national POPSU-Transitions (2024-2025) qui interroge, sur le territoire de Toulouse, la question du confort métropolitain, notamment autour de la question d’un réseau d’espaces refuges (Axe 3). Ce contexte va favoriser un partage des premiers éléments portant sur les cartographies existantes des espaces refuges potentiels, ainsi que des données microclimatiques et socio-démographiques de la ville.

Il est également envisagé qu’une thèse, effectuée dans le cadre du LMDC (2025-2028), vienne compléter ces différents axes de réflexion sur le sujet des espaces refuge. Celle-ci se fondera probablement, au moins en partie, sur le travail de ce Commun et participera à son animation sur le plus long terme. De plus, ce Commun contribue aussi directement aux réflexions naissantes à l’échelle internationale autour des réseaux publics d’espaces refuges dont le LISST et le LMDC participent via le projet Labex SMS-CROCUS entre la France et l’Espagne.

Les quatre défis auxquels répond le Commun dans un soucis de résilience et de sobriété sont les suivants :

  • Connaissances et ressources :

Ce commun se propose de développer les connaissances sur les espaces refuges et en particulier sur les solutions d’adaptation pratiquées par les habitant·e·s. Il s’agit donc de reconnaître et valoriser l’expertise habitant·e·s tant en termes de besoins que d’usages et de connaissances du territoire en période de fortes chaleurs. Pour cela, le commun repose majoritairement sur une approche participative construite autour d’ateliers habitants qui serviront de base pour la mise à disposition ultérieure d’une ressource cartographique participative et collaborative plus complète des espaces refuges. L’objectif est de permettre à ces dernier·ère·s de la compléter et l’enrichir, afin de pouvoir faire bénéficier de leurs connaissances à une communauté plus large. En parallèle, la collaboration avec Toulouse Métropole est centrale. Elle permet un ancrage territorial d’autant plus poussé du commun qui permet, d’une part, de pouvoir bénéficier de leurs compétences et de leurs connaissances du territoire et, d’autre part, de leur faire bénéficier de cette démarche méthodologique et de cet outil pour compléter leurs actions sur le sujet. Par ailleurs, ce souci de la collaboration est également appuyé par le travail étroit mené avec les laboratoires de recherches de Toulouse, le LISST et le LMDC dans le cadre de leur projet POPSU Transitions mené sur la métropole de Toulouse ;

  • Gouvernance :

D’une part, le processus de création du commun impliquera les habitant·e·s dans la cartographie de leur territoire. La possibilité de faire remonter leurs avis à travers un outil interactif permettra un échange plus rapide entre les habitant·e·s et les services de la ville, avec l’objectif de pouvoir orienter les actions menées dans le cadre du plan de gestion des épisodes caniculaires. La collaboration étroite avec les services de la métropole de Toulouse est l’occasion d’apporter des éléments de réflexion quant à la pérennité de l’outil et des actions à mener pour développer un véritable réseau d’espaces refuges au travers de l’expertise habitant·e·s qui sera retranscrite dans le cadre de ce Commun ;

  • Planification et aménagement urbain :

En faisant le lien entre l’échelle du bâtiment (tel que vécu par ses usager·ère·s) et celle de la ville ou du quartier par le biais d’une cartographie, et en faisant remonter une information bottom-up, ce commun permettra de visualiser la répartition des espaces refuges en ville, en particulier les carences potentielles de certains quartiers par rapport à d’autres. Il pourra donc servir de base à la planification urbaine et à des politiques de développement d’espaces refuges ou de porter à connaissance auprès des habitant·e·s. Le croisement qui sera fait avec des données socio-économiques pourra également alimenter ces politiques. Enfin, nous chercherons aussi à identifier les trames de fraîcheur existantes pour faciliter l'accès aux espaces refuge, interrogeant d’ailleurs la question de l’accessibilité de ces refuges climatiques.

  • Bâtiment :

Il s’agit de mieux utiliser le parc bâti existant en incitant à une évolution, une intensification et une diversification des usages. Parmi les issues de cette démarche on peut compter aussi les besoins de modifications de l’aménagement des espaces et des dispositifs et aménités nécessaires à les doter de « fonctions refuges », c’est-à-dire un index des bonnes pratiques et des mesures à adopter pour les adapter à la nouvelle situation climatique. Dans le même temps, ce commun a la volonté d’inciter la prise en compte de la diversité des habitant·e·s usager.ère·s de ces espaces, en réfléchissant notamment à l’accessibilité des espaces refuges (en termes d’accès physique et d’accès à l’information) et à la temporalité d’utilisation des bâtiments et leur potentielle sous-utilisation.

3.Détails Impacts environnementaux :

A Toulouse, comme sur l’ensemble du territoire métropolitain, le changement climatique se traduit principalement par une hausse des températures, qui s’associe à une augmentation importante de la fréquence et de l'intensité des épisodes caniculaires. A l’échelle de la ville, le territoire est caractérisé par un phénomène d’îlot de chaleur urbain très marqué qui apparaît comme un facteur amplificateur de la surchauffe urbaine qui s'exprime de jour comme de nuit.

De nombreuses villes en Europe et en France se mobilisent pour constituer, au sein de leurs territoires, des réseaus d'espaces refuges climatiques accessibles au public, afin de proposer aux habitant·e·s des lieux confortables et frais où s’abriter et se ressourcer en période de forte chaleur. Or, la caractérisation de ces espaces ne correspond pas toujours aux besoins et pratiques des habitant·e·s. Aussi, leur existence et mise à disposition n'est pas toujours connue. Cela sans compter que dans la ville dense et minérale les parcours permettant d’accéder aux espaces refuges ne sont pas toujours confortables, notamment pour les personnes plus sensibles.

En première approche, on peut s’attendre au travers de ce Commun à une amélioration de la résilience des habitant·e·s face aux vagues de chaleur extrême. De la même manière, par la mise en lumière, et l’amélioration, du réseau des espaces refuges de la ville on peut atteindre une meilleure adaptation du territoire aux aléas du changement climatique.

La multiplication des usages d’un même bâtiment et la mise en commun d’espaces refuges comme une ressource collective pourra également participer à l’atténuation des émissions de GES liées à la mal-adaptation et à la multiplication des climatiseurs individuels dans les logements. On envisage également une réflexion sur la notion de la chronotropie des bâtiments et notamment, une réflexion sur la réduction de la sous-occupation des bâtiments publics refuges sera menée.

Dans le cadre d’espaces refuges extérieurs, le développement à terme de nouveaux espaces générera également des co-bénéfices environnementaux.

4.Synthèse du projet de Commun :

Expérience de TRIBU dans le domaine

TRIBU est un bureau d’études spécialisé en bioclimatisme, avec des compétences avérées en termes d’études d'îlot de chaleur et de confort urbain. Nous avons travaillé à plusieurs reprises à améliorer la connaissance globale sur ces sujets en travaillant notamment sur le guide « Rafraîchir les villes » et le recueil d’expériences de diagnostic de la Surchauffe Urbaine pour le compte de l’ADEME, respectivement en 2021 et en 2017.

Nous avons porté des nombreux projets de recherche dont plus récemment le projet RECRE, Renaturation des Espaces des Cours vers la Résilience Écologique (Modeval-Urba 2019-2023), qui s’inscrit en appui du projet « cours oasis » porté par la Ville de Paris visant à réaménager les cours des écoles afin de lutter contre la surchauffe urbaine en créant des îlots de fraîcheur ou encore le projet « Oasis Urbaine », conduit avec Oliver BALAY, chercheur au CRESSON, et le CAUE de Haute-Savoie pour l’ADEME (2015-2017) qui s’intéresse aux espaces de ressourcement en ville. TRIBU a développé une méthode croisée d’analyse des ambiances urbaines fondées sur des enquêtes auprès des professionnel·lle·s. de la ville et des habitant·e·s, des mesures et des modélisations.

TRIBU dispose aussi d’une riche expérience de terrain et de retours d'expérience variés dans des contextes très différents, tant à l'échelle des bâtiments que de l’urbain. Nous réalisons nos missions dans une démarche de co-conception, attentifs à créer une synergie propice à l’innovation. Notre expérience opérationnelle nous confère une bonne connaissance des leviers et freins pour la mise en œuvre des stratégies territoriales, notamment dans le domaine de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique.

Par ailleurs, les autres contributeurs au Commun (le LISST et le LMDC) ainsi que Toulouse Métropole seront essentiels dans ce projet pour compléter et prolonger les compétences, expertises et expériences de TRIBU.


Description du problème adressé par le commun et son rôle au niveau de l'intérêt général en matière de sobriété et de résilience

Toulouse, comme la majorité des grandes villes françaises, est particulièrement vulnérable aux températures élevées. Afin de mieux s’adapter aux événements d'extrême chaleur, la ville de Toulouse a ainsi mis en place le plan d’actions Toulouse + fraiche pour 2024-2030. La politique d’adaptation de Toulouse Métropole vise, entre autres, à créer des espaces de fraîcheur.

Dans ce contexte, le commun que nous proposons fait écho à différentes problématiques auxquelles il cherche à apporter des pistes de solutions. Les retours d'expérience sur d’autres villes ont démontré qu’il arrive que les espaces refuge identifiés par les collectivités soient méconnus ou ne soient pas pratiqués par les habitant·e·s. Au travers du cas de la métropole de Toulouse, ce commun cherche à proposer une démarche méthodologique et un outil de cartographie participative qui puissent permettre la connaissance et l’appropriation d’espaces refuges par les habitant.es dans un premier temps, et améliorer la visibilité de la métropole sur le sujet et, ainsi, orienter leurs pistes d’actions dans un second temps.

Les espaces refuges s’avèrent être des miroirs d’inégalités plurielles tant en matière d’exposition aux risques de surchauffe et donc de santé, que d’accessibilité à ces espaces ou encore d’accès à un logement décent. Par ce commun il s’agit donc de chercher, d’une part à informer et sensibiliser sur l’existence de ces espaces et, d’autre part, à mieux cerner les stratégies des habitant·e·s en période de surchauffe urbaine tant par les mobilités vers des espaces refuges que par le choix (ou non-choix) de l’immobilité. Par ailleurs, ce commun cherche à dépasser la problématique propre aux espaces refuges qui a trait au manque de reconnaissance des fonctions refuges qui peuvent être attribuées par les collectivités à certains espaces et qui peut mener à une gestion inefficace avec une méconnaissance de la part des gestionnaires ou encore un manque d’investissement financier pour assurer le bon accueil de ces nouveaux usager·ère·s estivaux·ales. Ce commun peut ainsi apparaître comme une première étape de reconnaissance effective des espaces dont les fonctions refuges sont à l’origine d’usages particuliers en réaction à des épisodes de forte chaleur. L’expertise habitante est pour nous un point clé de la démarche car il s’agit de pré-identifier les lieux utilisés grâce aux ateliers habitants, afin de cibler les efforts de la collectivité qui pourra intervenir à posteriori pour en améliorer l’accessibilité et les fonctionnalités.


Description des actions, livrables et plannings

Le date de début de notre projet reste à définir mais l'objectif est de pouvoir assurer l’interaction avec le projet du programme national POPSU-Transitions (2024-2025) qui débutera en mars prochain.

Par ce Commun, nous chercherons à identifier les lieux potentiels du réseau d’espaces refuges par deux approches complémentaires.

Dans un premier temps, il s’agit de constituer à partir du croisement des bases des données existantes une cartographie prenant en compte les bâtiments publics pouvant jouer un rôle d'espace refuge. Cela en se basant sur des critères qui correspondent à la définition académique des refuges climatiques à laquelle un collectif de chercheur·se·s, dont entre autres Julia Hidalgo, Delphine Chouillou et Guillaume Dumas s'intéressent. Notre approche cartographique permettra d’analyser et interroger leur localisation par rapport à l'atlas de l’ICU de la ville de Toulouse mais aussi par rapport aux données socio-démographiques de la Ville (donnée INSEE) afin d’estimer le degré de profitabilité de ces espaces pour les populations plus vulnérables. L’analyse cartographique d’autres données territoriales (BD Topo, …) permettra d’identifier la trame de fraîcheur à l’échelle de la ville et les parcours potentiels permettant l’accès aux espaces pré-identifiés.

Dans un deuxième temps, il s’agira d’associer les habitant·e·s de Toulouse à la réflexion et de les inciter lors d'ateliers participatifs habitants (format à définir) à partager leurs pratiques de la ville en cas de forte chaleur. Le travail d’analyse cartographique permettra également d'identifier les zones plus sensibles et d’accompagner le choix des quartiers qui seront concernés par l’organisation des ateliers.

Notre projet de commun se décline ainsi en plusieurs étapes dont les temporalités se superposent partiellement :

Etape 1 – Analyse cartographique de l’existant et identification des.de la zone.s d’étude (3 mois)

Sous-objectifs :

  • Prendre en main le diagnostic de la surchauffe urbaine à Toulouse Métropole ;
  • Mieux appréhender les vulnérabilités du territoire et de ses habitant·e·s : croiser les données climatiques avec les données socio-démographiques ;
  • Elaboration d’une cartographie des espaces refuges et analyse de leurs caractéristiques (sensibilité du secteur de localisation, fonctionnalité, accessibilité, niveau de confort ...) ;
  • Définition cartographique de la trame de fraîcheur à l’échelle de la ville ;
  • Définir l’échelle d’étude la plus pertinente (quartier, îlot, …) et les localisations des ateliers.


Livrables :

  • Diagnostic de l’existant au travers d’une superposition des couches d’informations traitées : enjeux climatique, vulnérabilités sociales et économiques, potentiel bâti, les espaces verts et la strate arborée en ville, etc. ;
  • Cartographie contextualisée des espaces refuges potentiels et de la trame de fraîcheur.


Etape 2 - Actions de sensibilisation, définitions et prémisses à la cartographie participative (5 mois)

L’objectif des ateliers sera double. D’une part, il s’agit de sensibiliser aux enjeux de la mise en œuvre d’un réseau d'espaces refuges accessibles et fonctionnels pour faire faces au changement climatique; d’autre part, de déterminer les espaces pratiqués par les habitant·e·s et vécus comme des refuges climatiques, de comprendre les raisons et conditions menant à la mobilité vers des espaces refuges, d’identifier les espaces inconfortables du fait de la chaleur en été (stratégies d’évitement).

Sous-objectifs :

  • Identification des secteurs d’intervention sur la base des conclusions de l’étape 1 et organisation / logistique de la réalisation des ateliers ;
    • Localisation ;
    • Programmation des dates, lieux, intervenant·e·s ;
  • Travail en concertation avec les services de la ville pour la définition du contenu et de la méthodologie d’animation des ateliers habitants : programme, public, temporalité, méthodes de mobilisation, etc. ;
  • Élaboration du.des support.s pédagogique.s et des outils d’animation nécessaires à la tenue des ateliers. (Boîte à outil avec livret pédagogique et kit de sensibilisation, questionnaires, etc. …) ;
  • Animation des ateliers, sessions informatives sur la surchauffe et les espaces refuges ;
    • Outils/méthodes déjà expérimentés par TRIBU : « balade urbaine », « parcours thermique » avec les habitant·e·s fondé sur un jeu de piste ainsi qu’un atelier de cartographie participative du ressenti thermique à destination des habitant·e·s. ;
    • Il s’agit plutôt de réaliser une première cartographie participative d’espaces refuges dans le cadre de chaque atelier qui serait l’aboutissement de la séance.


Livrables :

  • Kit pédagogique d’animation des ateliers participatifs ;
  • Compte rendu et synthèse des ateliers avec définition des critères de caractérisation des espaces refuges climatiques à partir du vécu des habitant·e·s.


Etape 3 - Elaboration d’une version bêta de l’outil cartographique participatif (5 mois)

Sous-objectifs :

  • Elaboration cartographie de base issu du travail des premières deux étapes (donnée d’entrée de l’outil participatif) ;
  • Spécification de l’outil informatique : définition des fonctionnalités, de la compatibilité avec la plateforme de diffusion, interface usager visant à optimiser le potentiel d’appropriation et d’accessibilité ;
  • Élaboration du questionnaire associé à la cartographie participative ;
  • Test version bêta en atelier par les groupes d’habitant·e·s déjà mobilisé.es visant à assurer la compatibilité de l’outil choisi, sa facilité à l’utilisation, la bonne retranscription des avis habitants.


Livrable :

  • Version bêta de l'outil cartographique participatif et compte-rendu des séances publiques de test.


Etape 4 – Mise en place de la cartographie participative (5 mois)

Sous-objectifs :

  • Traitement des données issues des ateliers test ;
  • Elaboration cartographie participative définitive : il s’agit à cette phase de peaufiner les questions à intégrer au processus de cartographie participative (modalités de participation aux cartographies participatives à Toulouse Métropole (accès, vérification de la donnée, mise à jour), modalité de gestion, etc. ) ;
  • Mise en ligne / mise en dialogue de la cartographie des espaces refuges de Toulouse Métropole et les résultats de la cartographie participative ;
  • Participation aux actions de communication de l’outil et de présentation de ces fonctionnalités.


Livrables :

  • Outil cartographique participatif des espaces refuges climatique de la ville de Toulouse ;
  • Rapport méthodologique et « boite à outil » pour assurer la reproductibilité du commun sur d'autres territoires.


Estimation du rapport coût / impact du commun

Le coût de ce commun reste non négligeable mais se justifie par le travail de collaboration avec différentes entités et projets. C’est d’ailleurs une des richesses de ce projet de commun qui cherche à créer une communauté d’acteur·rices où les habitant·e·s, le monde de la recherche, les pouvoirs publics ainsi que des bureaux d’étude comme TRIBU peuvent construire collectivement une démarche méthodologique et un outil qui puisse s’inscrire dans les stratégies d’adaptation tant individuelle que collectives face aux vagues de chaleurs qui ne cessent de se multiplier et de s’intensifier.

Par ailleurs, plusieurs options s’offrent à nous en matière de développement du volet numérique de notre commun. Nous pouvons :

  • Utiliser la plateforme de Toulouse métropole, sur laquelle il est possible de développer une cartographie participative mais qui serait limitée dans le temps (possibilité de la renouveler tous les ans), sans possibilité d’interactions entre les utilisateur·rice·s et avec des possibilités limitées en termes de recueil d’informations complémentaires à celle de la localisation de l’espace refuge ;
  • Commissionner un prestataire extérieur ; nous avons discuté à ce sujet avec l’équipe ayant réalisé la plateforme Communecter. Celle-ci présente les fonctionnalités que nous souhaitons voir mises en œuvre sur l’outil que nous allons développer, mais implique un coût supérieur, plus ou moins élevé selon la complexité de notre demande. Travailler avec Communecter présente aussi l’avantage de travailler avec une équipe versée dans le code Open Source et volontaire dans le développement de communs ;
  • Embaucher quelqu’un en interne ou mobiliser des outils de cartographies participatives en licence ouverte. L’interface utilisateur risquerait d’être moins facile à s’approprier.

Nous chercherons à développer un outil aussi intuitif et simple d’utilisation que possible, en adaptant la solution en fonction des réflexions que nous mènerons en début de projet et de nos ressources financières.

5.Autodiagnostic :

Le problème est-il clairement défini ? Seul ou par plusieurs personnes ?

Afin d’appréhender au mieux la question, et définir clairement le problème, nous avons opté pour une approche regroupant plusieurs disciplines et acteur·rice·s. La problématique de l’adaptation au changement climatique, de la création des espaces permettant d’assurer des niveaux de confort tout le long de l’année est un sujet sur lequel TRIBU a eu l'occasion de développer des expériences et ses expertises. Dans le cadre de ce Commun, celles-ci sont complétées et prolongées par celle de ses partenaires. Julia Hidalgo (LISST) par ses travaux en climatologie et météorologie urbaine appliquée à l’urbanisme opérationnel et ses expériences concrètes dans des programmes de recherches en Espagne et en France sur les réseaux d’espaces refuges. Delphine Chouillou (LMDC) au travers de sa formation en génie thermique et climatiques et surtout de ses travaux de recherche sur la prise en compte des perceptions et des représentations sociales des habitant·e·s dans la fabrique urbaine de la qualité environnementale. En parallèle, l’ancrage territorial de ce commun et la mobilisation de la communauté des habitant·e·s, est facilité par le travail étroit mené avec Toulouse Métropole, représenté ici par Guillaume Dumas, qui est affilié au CNRS en tant qu’ingénieur recherche, urbaniste et climatologue.


Y a-t-il d’autres contributeurs·trices prêt·e·s à travailler sur ce commun ? Y a-t-il un lien établi avec la communauté open data ?

Nous envisageons, dans le cadre du développement de l’outil numérique cartographie participative, d’étudier la possibilité de travailler avec Communecter qui a manifesté son intérêt pour notre projet. Nous avons d’ores et déjà pris contact avec eux. Néanmoins à ce jour, le choix de l’outil et support cartographique n’est pas arrêté. Différentes options sont à l’étude, lesquelles seront évaluées (en collaboration aussi avec les équipes spécialistes de l’ADEME), pour établir la plateforme la plus adaptée pour le développement de l’outil.


Contexte d'émergence du commun

Ce commun émerge dans un contexte d’urgence écologique dont l’un des symptômes est la hausse des températures en France avec des épisodes de plus en plus fréquents, intenses et longs de canicules. Face à ces enjeux de santé et de confort urbain, toujours plus de collectivités ainsi que de chercheur·se·s s’emparent de cette thématique, notamment au travers de la question d’espaces publics intérieurs ou extérieurs pouvant apporter un réconfort thermique aux populations les plus sensibles lors des périodes de surchauffe urbaine. Dans le cas de Toulouse, ce commun s’insère dans une démarche de rencontre entre la mise en place d'une politique publique d'adaptation à la chaleur par Toulouse Métropole intitulée « Toulouse + fraîche 2024-2030 », le programme national POPSU-Transitions (2024-2025) qui interroge la question du confort métropolitain à Toulouse ; et un collectif de chercheur.ses qui s’intéressent aux dispositifs d'action publique de type réseau d'espaces refuge tant en France (Projet POPSU, Axe 3), qu'en Espagne (Projet Labex SMS-CRoCuS). Ainsi, bien que cette action soit à construire, ce Commun s’appuie sur une infrastructure cartographique d’espaces de fraîcheur existante, une politique publique en cours et un cadre institutionnel et scientifique local très favorable.


Quelle est votre contribution à la sobriété et/ou la résilience ? Quel est l'impact du commun sur le défi adressé ?

En premier lieu, ce commun permettra la mise en commun de données par et pour les habitant·e·s, augmentant ainsi leur résilience face aux vagues de chaleur. Le volet participatif, qui sera utilisé comme un outil de sensibilisation à l'adaptation au changement climatique, va également dans ce sens. Ensuite, ce commun permettra de récolter des informations sur les espaces refuges et sur les habitudes des habitant·e·s en période de canicule, ce qui viendra compléter les connaissances théoriques sur les espaces refuges. Enfin, les données produites pourront également être exploitées par Toulouse Métropole (ainsi que de futurs territoires) pour améliorer l’offre d’espaces refuges dans les secteurs les plus carencés. De manière plus générale, la réflexion sur les espaces refuges met en avant des possibilités de réponse au phénomène de sous-occupation de certains bâtiments.


Est-ce que les contributeurs·trices sont structuré·e·s juridiquement pour recevoir des financements ?

Oui.


Est-ce que les besoins sont exprimables pour développer le commun ?

Oui.


Le projet de commun s’attache-t-il à développer un ancrage territorial ?

Le commun sera développé sur le territoire de Toulouse Métropole, en partenariat avec celle-ci, tout en restant dans une optique de réplicabilité.


Le projet de commun est-il collaboratif, avec des consortiums interdisciplinaires, ouverts aux acteurs·trices et aux parties prenantes des sphères économiques, associatives ou publiques?

La mise en œuvre des ateliers demandera la participation d’associations ou de collectifs d'habitant·e·s locaux·ales ; le projet en commun vivra par la participation habitante via la contribution et le contenu de la cartographie. Le volet collaboratif est par ailleurs enrichi par le travail de co-construction du commun mené avec deux laboratoires de recherche (LISST et LMDC) dans le cadre d’un projet POPSU Transitions ainsi qu’avec les services de Toulouse Métropole qui bénéficieront directement à termes de la cartographie participative réalisée et de toute la démarche méthodologique développée dans ce cadre.


Quels sont les besoins à ce jour pour passer à l'étape suivante ?

Nous identifions plusieurs besoins à ce jour. Des conseils sur le sujet des communs seront nécessaires, en particulier sur la licence à utiliser et sur le passage de l’expérience sur un territoire à un commun réplicable sur d’autres territoires. Le projet aura également besoin d’être financé pour être mis en œuvre, principalement pour des besoins en ressources humaines et logistiques ainsi que pour s’assurer d’une collaboration optimisée avec les différents partenaires directs de ce commun.

La réalisation du projet de commun sélectionné :

6.Réalisation du projet de commun:



Liste des CR d'atelier en lien avec ce Commun Cartographie participative des refuges climatiques: aucun pour le moment


Suivi des actions

Search actions Add an action See this page for more information
Open
+ A faire0
+ En cours0
+ Fait0