Baromètre du traitement médiatique des enjeux écologiques

De Résilience des Territoires
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Outil permettant de quantifier et d'analyser le traitement médiatique (audiovisuel et presse écrite) des enjeux écologiques.


Description : À ce jour, il existe quelques initiatives sporadiques permettant de quantifier ponctuellement et d'analyser manuellement le traitement médiatique des enjeux écologiques en France. L'Affaire du siècle a publié un baromètre lors de la campagne présidentielle de 2022, quantifiant l'espace médiatique consacré à la crise écologique à entre 2 à 5% de l'espace audiovisuel disponible. Puis, l'association ClimatMédias a amorcé un outil d'observation du traitement de l'information environnementale dans les journaux télévisés. En parallèle, les associations QuotaClimat et Data For Good ont construit un baromètre quantifiant, dans l'espace audiovisuel français, le volume consacré aux enjeux écologiques. Les premiers résultats ont été publiés en octobre 2022 lors de la tenue de la COP 27, ayant occupé 1,4% de l'espace médiatique, soit 0,4% de moins que la COP 26 l'année passée. Puis, le baromètre a quantifié l'espace médiatique dédié à la COP 15 : 0,4%, soit, à titre de comparaison, 20 fois moins que la Coupe du monde de Qatar ayant eu lieu en parallèle. Enfin, le baromètre a publié de nouveaux résultats lors de la publication du rapport de synthèse du GIEC le 20 mars 2023 : celui-ci a occupé 0,6% de l'espace médiatique audiovisuel sur les 4 jours entourant sa sortie, soit 13 fois moins que la réforme des retraites (à titre de comparaison également, afin d'illustrer ce que signifie la prévalence médiatique d'une actualité jugée chaude).

L'ambition de ce baromètre est de mettre en synergies ces initiatives afin de produire une donnée unique, fiable et légitime, permettant aux citoyens, journalistes et pouvoirs publics de s'en saisir pour favoriser l'amélioration du traitement médiatique des enjeux écologiques.

Ce baromètre a pour objectif d'incorporer les informations suivantes : - Volume audiovisuel (radio et TV) consacré aux enjeux écologiques - Proportion d'articles de presse écrite consacrée à ces mêmes enjeux - Thématiques abordées - Prévalence de propos allant à l'encontre du consensus scientifique mondial sur l'origine humaine du dérèglement climatique, ses conséquences et les solutions permettant d'y répondre - Prévalence de propos minimisant la gravité de la crise - Représentation des experts au sein des séquences médiatiques consacrées aux enjeux écologiques - Prévalence de la dissonance voire contradiction entre contenus éditoriaux et publicitaires

Ce baromètre a pour vocation d'être alimenté par la communauté à son origine, et rendu disponible en libre accès sur un site ouvert. La communauté à l'origine du baromètre sera particulièrement attentive à assurer l'accessibilité et la pédagogie de l'information communiquée via le baromètre. Celles-ci sont en effet importantes pour que l'opinion publique puisse se saisir de ces enjeux.

Organisations utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource : 2TM - Transitions des Territoires de Montagne, Climat Médias, Expertises Climat, Mediatree, QuotaClimat

Contributeurs : Eva Morel, Estelle Rambier, Laura Fousson, Célia Gautier, Claire Morvan

Défi auquel répond la ressource : 1- Connaissances - Ressources, 2- Mise en récits

Autre commun proche :

Richesse recherchée : Financement

Compétences recherchée :

Communauté d'intérêt :

Type de licence ? Creative Commons

Niveau de développement : Preuve Concept & 1er client

Cloud / Fichiers :

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Localisation :
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Tags :

Catégories : Données, Connaissance

Thème : Général/Modèles, Vulnérabilités/Ecosystémique, Vulnérabilités/Culturelle, Facteurs de résilience/Culture, Anticipation/Veille, Anticipation/Indicateur, Gestion de crise/Dispositif

Candidat Appel à Communs : sélectionné

Référent ADEME :

Référent du commun : Eva Morel


Les 5 parties ci dessous sont à remplir obligatoirement pour analyser le commun et vous conseiller

Candidat Appel à Communs :

Montant Aide souhaitée (en Euro) à l'Appel à Communs Sobriété et Résilience : 113680

1.Détails du Financement :

Le budget total du projet s'élève à 162 400€. Ce budget est découpé selon la répartition suivante :

- QuotaClimat : Rémunération d'un demi temps-plein (profil senior) sur 12 mois pour coordonner le projet et organiser la communication grand public des résultats : 50 000€

- QuotaClimat : Gestion des frais annexes liée à la création graphique (site internet et réalisation de supports visuels) et frais de communication : 8 000€

- Data For Good : Rémunération d'un développeur freelance (identifié car porteur bénévole du projet actuellement) sur l'équivalent d'un 2 mois temps plein (800€/jour) : 35 200€

- Mediatree : Mise à disposition de la donnée, coût mensuel TTC (600€) sur 12 mois, soit 7 200€

- Eleven Strategy : Mentorat étudiant, conseil et accompagnement technique (30 jours x 500€/jour) : 15 000€

- Expertises Climat : Participation au comité de pilotage, conseil stratégique pour l'identification des besoins d'analyse puis contribution à l'analyse des données, échanges avec les médias au sujet du baromètre, présentation des conclusions à la communauté des chercheurs intervenant dans les médias, animation des échange avec des chercheurs spécialisés en sciences de l'information) (30x500€/jour) : 15 000€

- Pour plus de climat dans les médias (Climat Médias) : Rémunération d'un demi temps-plein (profil junior) sur 12 mois pour faire la liaison avec le monde académique de la recherche, avec le monde médiatique en cohérence avec les autres partenaires et participation à la réflexion de l'élaboration du baromètre : 32 000€

Le plan de financement repose sur :

- un cofinancement de l'Ademe à hauteur de 113 680€ (objet du présent appel à projet)

- un soutien en cours d'étude de l'ARCOM

- un co-financement d'Expertises Climat à hauteur de 30 000€ pour moitié en temps homme pour couvrir sa propre participation au projet

- l'appel à projet Alternatives vertes II du ministère de la Culture

- d'autres pistes de co-financement complémentaires seront étudiées par le collectif.

Une fois la période de 12 mois écoulée et le baromètre consolidé, nous envisageons de faire perdurer le commun grâce aux communautés bénévoles déjà existantes, qui portent désormais la première version de l'outil (en état de marche et de développement) depuis septembre 2022, soit plus de 8 mois.

2.Détails Sobriété et/ou Résilience des Territoire :

Le baromètre vise à contribuer à ce que les médias parlent davantage, et mieux, des enjeux écologiques. Une meilleure couverture favorise en effet la prise de conscience de l'urgence et incite à l'action plutôt que de provoquer déni et évitement (comme une récente étude de Global Environmental Change le démontre).

La constitution d'un baromètre vise à permettre aux institutions, aux médias, aux associations citoyennes, et aux experts de mesurer l'évolution de la quantité et de la qualité de l'information sur les enjeux écologiques. Rendre ces données publiques est un moyen d'encourager les médias à améliorer leurs pratiques, directement et/ou via la mobilisation des autres acteurs et des citoyens.

Améliorer la couverture médiatique de ces enjeux passe concrètement par une mise en avant accrue des solutions et des projets de territoire ayant vocation à accroître notre résilience commune. Cette valorisation médiatique d'initiatives de territoires est particulièrement pertinente au sein de la presse quotidienne régionale, mais aussi au sein des journaux télévisés, régionaux et nationaux. Ce sera l'un des aspects qui seront analysés par le baromètre.

Un exemple récent : 50 quotidiens régionaux ont travaillé à l'élaboration d'un supplément "En quête de demain", dédié aux solutions fondées sur la nature, en kiosque le 31 mai. Ces titres de presse ont décidé d'utiliser la même Une, et de mettre en avant pour l'occasion des projets de leurs territoires reposant sur les services écosystémiques. L'un des moteurs de cette opération : la volonté de démontrer publiquement, via une opération de collaboration symboliquement forte, l'évolution de leur ligne éditoriale et la manière dont la presse peut jouer concrètement un rôle dans la résilience de leur territoire.

Autre exemple de la manière dont la publication de données et l'interpellation citoyenne qui s'appuie sur ces données peut modifier le traitement médiatique des enjeux écologiques : Le Populaire du Centre a consacré sa Une, le 23 août 2022, à un enfant mangeant une glace, titrant "Une canicule heureuse". L'effet de cette Une est de créer un imaginaire positif autour d'un évènement aux conséquences pourtant dévastatrices (sécheresse, rendements agricoles, aggravation de pathologies, décès, etc.). Mais l'interpellation citoyenne a conduit, le lendemain, le rédacteur en chef à formuler un mea culpa public, soulignant que cette bévue ne se reproduirait pas.

3.Détails Impacts environnementaux :

Les médias possèdent une responsabilité majeure dans l'information du grand public. Le rapport du GIEC, publié au printemps 2022, le rappelle : "les médias jouent un rôle crucial dans la formation des perceptions, de la compréhension et de la volonté du public à agir vis-à-vis du changement climatique".

Les médias traditionnels constituent le premier canal d’information environnementale des Français. Selon une étude de Parlons Climat (2022), 35% des Français interrogés s'informent via les journaux télévisés. Selon une étude de la Fondation Descartes (2022), 47,5% des Français déclarent s'informer "souvent" à "très souvent" par les médias généralistes nationaux ou régionaux (tous supports confondus).

Or, selon le baromètre des Assises du journalisme de 2021, seuls 11% des Français déclarent se sentir “tout à fait” informés sur le changement climatique. Il existe donc une carence d’information, alors même que le droit à l’information environnementale est inscrit au sein de la Charte de l’Environnement de 2005, à valeur constitutionnelle. Ce droit fondamental n’est pas satisfait aujourd’hui. Preuve en est : selon l'étude "Fractures françaises" publiée par Ipsos-Sopra Steria en octobre 2022, 39% de la population française doutent de l'origine anthropique du dérèglement climatique. La Fondation Descartes note également que les Français trouvent qu'il manque un journalisme de solutions, plus pédagogique, rigoureux et scientifiquement informé, sur la question du dérèglement climatique. On notera que depuis un an, la profession évolue (citons la publication, en septembre 2022, de la charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique), notamment sous l'effet des pressions citoyennes et de l'actualité très forte sur ces questions depuis les évènements climatiques extrêmes de l'été 2022 et le début de la crise énergétique. Mais il reste encore beaucoup à faire pour fournir une information de qualité aux Françaises et aux Français sur ces enjeux.

Pour contribuer à améliorer la couverture médiatique des enjeux écologiques, plusieurs éléments sont nécessaires.

Tout d'abord, il est important que les citoyens et associations environnementales expriment publiquement leurs exigences pour encourager les médias à modifier leurs pratiques éditoriales conformément à l'urgence. Pour exprimer leurs recommandations, les associations ont besoin de dresser un état des lieux, un constat objectif, transparent, qui n'est pas discutable. Et pour cela, il faut de la donnée. Or cette donnée n'est pas disponible aujourd'hui, ou l'est seulement chez les médias les plus exemplaires en la matière. Le régulateur (ARCOM) ne possède pas non plus de cadre méthodologique ni de données fiables en la matière, afin d'inciter les médias à rendre compte de leurs engagements.

Au-delà de la production de données, il est également nécessaire d'élaborer d'un socle méthodologique commun, transparent, permettant de produire une donnée fiable de référence. De cette clarté méthodologique, reconnue, découlera la crédibilité, et donc la légitimité d'un baromètre, y compris auprès des acteurs institutionnels, régulateurs, et des médias eux-mêmes.

Enfin, il faut pouvoir mesurer dans le temps comment la couverture évolue, donner des rendez-vous réguliers. C'est notamment utile pour les associations environnementales et mouvements citoyens susmentionnés, mais aussi pour les experts et chercheurs qui sont interrogés par les médias sur ces questions. Si ces derniers sentent que l'information du public s'améliore du fait de leur participation accrue au débat médiatique, alors ils et elles y participeront encore davantage. Il est aujourd'hui démontré que les scientifiques et experts sont les acteurs les plus crédibles aux yeux des citoyens pour leur parler des enjeux écologiques (cf étude de Parlons Climat 2023, et Fondation Descartes 2022).

Par conséquent, la production d'un baromètre de référence constitue un maillon essentiel de la mise en mouvement des médias vers une meilleure information des Françaises et Français sur les enjeux écologiques.

4.Synthèse du projet de Commun :

Expérience du porteur de commun : l'association QuotaClimat portera le commun. Coprésidée par deux collaboratrices parlementaires travaillant à l'Assemblée nationale (4 ans d'expérience respectivement), l'association a développé une expertise forte dans la compréhension des leviers d'action médiatiques, et sur la façon de les activer. Les dirigeantes sont, en outre, spécialisées en plaidoyer politique environnemental, de part leur activité professionnelle et expériences associatives passées. Les membres de l'association sont spécialisés en portage de projet, structuration de communauté et communication grand public. L'association a su faire ses preuves en s'entourant, en moins d'un an, d'une communauté riche de 18 000 abonnés et 150 partenaires.

Commun : le commun consiste à développer, sur une plateforme accessible et ouverte au grand public, un tableau de bord retraçant le traitement médiatique de l'urgence écologique dans les médias français. La donnée est d'ores-et-déjà disponible dans un niveau de granularité faible. Mais elle n'est pas encore accessible publiquement dans un format facilitant son appropriation grand public (voir ci-joint le rendu actuel : une transmission des résultats sous forme de communiqués de presse et posts sur les réseaux sociaux, comme ici ou ici). Fichier:20 fois plus de Coupe du monde que de COP 15 dans les médias.pdf

L'objectif est de rendre cette donnée disponible dans un niveau de granularité fin, permettant aux utilisateurs de comprendre, en fonction du média qu'ils consomment, la façon dont est traitée l'information environnementale. Cela, afin de permettre à chacun et chaque groupe d'acteurs, notamment les médias, d'outils de compréhension des carences actuelles et des leviers d'action pour les résoudre. Le tableau de bord sera alimenté par des données provenant d'algorithmes (code disponible en open source) travaillant à la fois sur une analyse quantitative et qualitative de l'information médiatique.

Actions, livrable, planning : la communauté se donne 12 mois pour aboutir à un tableau de bord contenant l'information décrite en introduction. Elle avancera pas à pas selon les étapes suivantes :

1. À horizon 3 mois : Constitution d'un comité de pilotage composé des membres de la communauté répondant à l'appel à communs, mais aussi de chercheurs et d'experts de l'information. Perfectionnement du tableau de bord actuel et incorporation à une page web pédagogique. 2. À horizon 6 mois : Incorporation de la donnée quantitative relative à la presse écrite, et analyse quantitative audiovisuelle et sur la presse écrite concernant la prévalence des thématiques traitées. 3. À horizon 9 mois : Poursuite de l'incorporation de données qualitative, notamment sur la prévalence de propos contredisant le consensus scientifique et la représentation d'experts. Poursuite du travail de fond de valorisation de la donnée auprès du grand public et des médias, en poursuivant la création d'une communauté relais et les partenariats de visibilité. 4. À horizon 12 mois : Baromètre contenant l'ensemble des données visées, rendus accessibles sur une plateforme identifiée du grand public et de la profession journalistique.

Taille communauté de contributeurs et utilisateurs : l'association QuotaClimat est riche de 70 bénévoles dont un noyau de 10 personnes très actives, renforcé par un salarié. L'association Data For Good est riche d'une communauté de 4 000 bénévoles, dont 100 ont exprimé un intérêt pour le projet et 30 se sont activement impliqués à l'heure actuelle. L'association Plus de climat dans les médias est riche de plus de 80 bénévoles menant un effort de veille médiatique hebdomadaire. L'association Expertises climat est forte de 3 salariés, 6 bénévoles et 60 scientifiques et experts de la transition membres de son groupe informel, qu'elle forme et accompagne, via l'appui de prestataires, aux relations avec les médias. Ce réseau informel croît rapidement. Eleven Strategy mettra à disposition plusieurs projets étudiants (grandes écoles d'ingénieurs) à profit du projet, ainsi qu'une personne en interne. Mediatree mettra ponctuellement une personne à contribution du projet.

Rapport coût/impact : participe à la réalisation d’un objectif d’intérêt général et génère un bénéfice global pour la société.

5.Autodiagnostic :

Les participants à l'origine de la communauté sont les principaux acteurs indépendants agissant, en France, sur l'amélioration de la couverture médiatique sur les enjeux écologiques. Les échanges entre eux sont antérieurs à cet appel à projets, même s'ils se sont densifiés à cette occasion. Ces organisations sont bien identifiées des principaux acteurs pertinents (médias, régulateur, Ademe, experts, ministères). Les contributeurs de la communauté possèdent tous un statut juridique leur permettant de recevoir des financements. Le statut des contributeurs est varié : associations, entreprises, étudiants. C'est la richesse et la diversité de cette communauté qui permettra d'atteindre les objectifs fixés.

La construction du commun se fera sur des bases existantes, qui ont déjà produit des résultats à trois reprises (lors de la COP 27, la COP 15 et la publication du rapport de synthèse du GIEC). La diffusion de ces premiers travaux était conforme aux espérances (plusieurs articles dédiés dans des médias mainstream comme Franceinfo, Arrêt sur images, Actu Environnement, RFI, Novethic, par exemple ; ou encore relais de la part d'influenceurs comme Bon Pote sur Twitter, Juliette Nouel sur LinkedIn, Gaëtan Gabriel sur Instagram, entre autres).

La communauté bénévole en soutien est très active et composée d'un noyau dur d'une dizaine de personnes.

La problématique est bien identifiée : disposer de ressources et de partenaires supplémentaires pour étoffer le baromètre, élargir son champ, le perfectionner, le pérenniser et le rendre ouvert et accessible.

À ce stade, les besoins se situent principalement au niveau des financements, et du conseil stratégique pour accroître la portée de la production de données.

La réalisation du projet de commun sélectionné :

6.Réalisation du projet de commun:



Liste des CR d'atelier en lien avec ce Commun Baromètre du traitement médiatique des enjeux écologiques:


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